
Quels ont été les temps forts de l’année ? Les événements marquants ? Retrouvez en cinq points ce qu’il faut retenir de 2018 dans les transports.
1- Grèves à répétition, Joon en péril… L’année compliquée d’Air France-KLM
Le groupe franco-hollandais a traversé une année de turbulences en 2018. La grève intermittente du personnel d’Air France au premier semestre s’est soldée par la démission de Jean-Marc Janaillac, le patron du groupe. Un poste finalement repris par Benjamin Smith, l’ex-numéro 2 d’Air Canada, en septembre. Depuis son arrivée, Ben Smith a clos les négociations salariales qui ont immobilisé Air France avant l’été et nommé Anne Rigail à la tête du transporteur français. Tous les nuages ne sont pas encore dissipés pour autant : Transavia France a connu un nouvel épisode de grève cette semaine. Et surtout, l’avenir de Joon est compromis.
A lire :
Les PNC de Transavia France font grève à Noël
Anne Rigail devient directrice générale du groupe Air France
Joon : la petite soeur d'Air France est-elle au bord du crash ?
Hausse générale des salaires chez Air France, c'est signé !
Air France-KLM : les 5 dossiers urgents à régler par Benjamin Smith
Air France-KLM : les 5 points (positifs) à retenir du bilan de Jean-Marc Janaillac
2- La réforme ferroviaire : le dossier qui a embrasé la SNCF
Elle a révolté les cheminots, avant d’être finalement adoptée en juin. La loi sur la réforme ferroviaire met la France en conformité avec la législation européenne. Elle prévoit l’ouverture à la concurrence du transport de voyageurs dès 2020. Effets attendus : une réduction des coûts et du prix des billets. Ces économies seront en partie réalisées grâce à la fin du statut de cheminot, principal point de friction entre le gouvernement et les syndicats. Les 40 jours de grève ont coûté 790 millions d’euros, dont 200 millions reversés en remboursements et dédommagements.
A lire :
La réforme ferroviaire de la SNCF est votée : ce qui va changer
Malgré les grèves et les pannes, la SNCF bat des records de fréquentation
Comment la SNCF veut se faire pardonner de la grève
Autocars et covoiturage : les 2 grands gagnants de la grève SNCF
Comment la SNCF tente de gérer la grève d'avril
Ce qu'il faut retenir des grèves d'avril
3- L'avenir incertain des low cost long-courrier
Le modèle du low cost long-courrier est-il mort ? Si Wow Air a évité la faillite de peu grâce à son rachat par un fonds d’investissement américain, Primera Air et Cobalt Air n’ont en tout cas pas eu cette chance. La flambée du prix du baril de pétrole, combinée à des retards dans la livraison de nouveaux appareils et à la concurrence frontale avec des compagnies historiques, ont eu raison des low cost danoise et chypriote. Et face à la hausse du prix du pétrole, d’autres compagnies pourraient mettre la clé sous la porte. Norwegian inquiète particulièrement le marché. Sa dette atteignait 2 milliards d’euros en juin 2018.
A lire :
Après Primera Air et Cobalt, pourquoi d'autres compagnies pourraient faire faillite
Le low lost long-courrier peut-il (vraiment) fonctionner ?
Tarif sans bagage : bon plan ou poudre aux yeux ?
4- Ryanair : la révolte des employés
Une volonté de rébellion s’est emparée des employés de Ryanair cette année. Les PNC et pilotes de plusieurs pays européens, à commencer par l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie, ont organisé des mouvements de grève inédits pour la low cost irlandaise. Résultat, la direction a reconnu pour la première fois de son histoire des syndicats et signé des accords améliorant les conditions de travail des employés. 2018 aura aussi été une année financièrement compliquée avec un chiffre d’affaires en retrait de 7% sur le premier semestre, notamment du fait des grèves. Et pas sûr que les nuages se dissipent complètement en 2019 avec l’entrée en vigueur du Brexit…
A lire :
Ryanair sera-t-elle forcée d'indemniser ses clients victimes des grèves ?
Quand Ryanair s'abaisse au dialogue social
Ryanair se prépare à la "plus grande grève de son histoire"
Ce qui va changer pour Ryanair en France en 2018
5- Comme prévu, la surcharge GDS a fait débat
Agitée tel un épouvantail, elle a soufflé un vent de panique sur la distribution en 2018. Cette taxe peut être appliquée par une compagnie aérienne, si elle le décide, en cas de réservation via un GDS. Air France a ouvert le bal en avril avec une surcharge GDS de 11€ appliquée à chaque vol aller. Une méthode inspirée des pratiques des groupes Lufthansa et IAG (British Airways, Iberia) pour favoriser la vente directe. Et pousser les agences à adopter la norme NDC, un langage informatique simplifié permettant notamment l’affichage de photos et de vidéos lors du choix d’un vol. Plus de peur que de mal, les réseaux de distribution et les GDS ont fini par conclure des accords d’exemption. Mais la menace n’est pas définitivement écartée : les compagnies aériennes sont bien décidées à reprendre le contrôle de leur distribution, quitte à court-circuiter les GDS.
A lire :
Comment Lufthansa se débarrasse des GDS (et ne s'en cache pas)
British Airways et Iberia : pourquoi vous allez payer plus cher leurs billets
Surcharge GDS d'Air France : aucune agence ne la paie (ou presque)
Qui va réellement payer la surcharge GDS d'Air France ?
3 questions à Fabrice Dariot (Bourse des Vols) : "La norme NDC va créer un marché à 2 vitesses"