Après une fin d'année dernière compliquée, la compagnie irlandais low cost montre un visage serein pour 2018 et affirme ses ambitions sur le marché français.
1. La compagnie va installer des bases en France. C’est l’annonce phare de la compagnie en ce début d’année. "Nous avons pour objectif d’établir 4 bases sur le territoire français dès cet hiver ou d'ici à l'été 2019", a déclaré ce jour David O’Brien, directeur commercial de la compagnie. Les aéroports de Beauvais, Nantes, Toulouse, Marseille et Lyon sont en lice. Chaque base accueillerait 6 ou 7 avions. A la clé, la compagnie espère doubler son trafic en France dans "les 3 ou 4 prochaines années", soit 20 millions de pax.
Le directeur commercial estime que les taxes gouvernementales sont aujourd’hui l’un des principaux obstacles de l’ouverture de base dans l’Hexagone. Avec la création de ces bases en France, "environ 1 000 personnels seraient embauchés, dont 300 pilotes environ" selon Yann Delomez, responsable du marketing et des ventes.
2. Côté produits, 10 nouvelles liaisons au départ de 4 aéroports français seront lancées cet hiver. A partir d’octobre 2018, les passagers au départ de Paris-Beauvais pourront ainsi s’envoler vers Bratislava, Malte, Prague et Thessalonique tandis que Bucarest, Budapest et Faro seront desservis depuis Marseille.
Bordeaux sera relié à Valence (Espagne) et Londres-Stansted et Séville seront accessibles depuis Nantes. Cet été, 170 lignes seront disponibles vers et au départ de la France.
3. Les deux bagages en cabine, c’est fini. Annoncé fin 2017, la nouvelle politique bagages de la compagnie a pris effet le 15 janvier dernier. Désormais, seuls les passagers prioritaires (clients Plus, Flexi Plus et Family Plus) sont autorisés à emporter deux bagages à main en cabine. Dans le même temps, il est désormais possible d’enregistrer un bagage de 20 kg en soute (contre 15 précédemment) pour 25 € (contre 35 € auparavant).
4. C'est la question qui fâche : la crise des vols supprimés est-elle terminée ? "Oui", répond évidemment le directeur commercial de la compagnie, David O’Brien. "Cela ne se reproduira plus", martèle Yann Delomez.
Néanmoins, le malaise persiste sur l’origine de l’annulation de quelque 18 000 vols entre novembre 2017 et mars 2018. Du côté de la direction, on ne revient pas sur l’origine de cette "crise". Les annulations avaient d'abord été justifiés par un objectif de "restauration du taux de ponctualité" puis un problème de plannings de congés. Les pilotes, eux, pointaient du doigt une relation dégradée avec la direction.
Pour calmer le jeu, Ryanair a bouleversé son modèle historique en décembre 2017 en reconnaissant pour la première fois les syndicats de pilotes. Cette décision a notamment été prise pour contrer les préavis de grèves qui menaçaient Ryanair en Europe (en Allemagne, en Irlande et en Italie notamment) en fin d'année.
Depuis, des rencontres ont été organisées pour connaître les revendications des syndicats, dont celles du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) français, ce matin. Pour autant, David O’Brien a refusé de donner un chiffre sur le nombre de pilotes qui ont quitté la compagnie en 2017. "Nous avons un turnover important du fait du jeune âge de nos pilotes", se borne-t-il à répondre. "Nous avons embauché près de 1 000 pilotes l’an dernier", assure de son côté le responsable du marketing et des ventes Yann Delomez. Pas sûr que l’orage soit totalement passé...