Le fondateur et président de Bourse des Vols s’insurge contre la mise en place de la norme NDC, apanage selon lui des grandes compagnies aériennes. Au détriment du consommateur.
Tour Hebdo : Pourquoi remettre en cause la norme NDC ?
Fabrice Dariot : C’est le fait d’une oligarchie de grandes compagnies. Les petites et moyennes compagnies n’ont pas du tout été moteur de cette évolution et elles pâtiront de la mise en place de cette norme. En réalité, les grands groupes veulent renégocier leurs rapports avec les GDS et faire baisser leurs coûts, mais aussi avoir un contrôle total sur leur distribution. Les agents de voyages ne vont pas s’y retrouver : la NDC n’est pas prête pour intégrer du full content et l’utilisation des GDS implique de plus en plus de surcharge… Pour le consommateur, ça donnera à l’arrivée des tarifs à la gueule du client.
TH : L’argument du contenu enrichi via la norme NDC ne tient donc pas ?
Fabrice Dariot : Pour vendre des services ancillaires, on n’a pas besoin de la NDC. Les GDS intègrent déjà largement l’ensemble des gammes tarifaires pour les repas, les bagages, le choix du siège… La seule faiblesse qu’on peut souligner, c’est que les GDS intègrent relativement lentement les nouvelles gammes tarifaires. Le voyageur, en tout cas loisirs, n’a pas besoin de visionner le clip vidéo d’un plateau-repas pour se décider. L’argument du contenu enrichi donne juste une vitrine officielle à cette norme NDC.
TH : Que faut-il faire pour minimiser les effets négatifs ?
Fabrice Dariot : Les pouvoirs publics devraient jeter un œil sur cette situation, qui va créer un marché à 2 vitesses. Peut-être peuvent-ils s'inspirer des législateurs européens qui avaient imposé la neutralité de l'affichage et l’exhaustivité du contenu aux GDS [dans les années 80]. Autrement, les plus petites compagnies vont disparaître, faute de pouvoir investir dans la technologie NDC, et c’est le client qui en pâtira.