
L’Agence fédérale américaine de l’aviation civile pourrait prochainement certifier les modifications du B737 Max. Et permettre ainsi à l’appareil de Boeing de re-décoller. Mais avec encore du travail à fournir et des garanties à donner.
Près d’un an qu’il est cloué au sol. Le Boeing 737 Max, impliqué dans deux crashs aériens survenus en 2018 et en 2019, pourrait pourtant bientôt faire son grand retour. L’Agence fédérale américaine de l’aviation civile (FAA) envisage en effet de procéder dans « quelques semaines » au vol de certification du B737 Max, étape déterminante pour sa remise en service.
C’est en tout cas ce qu’a déclaré Steve Dickson, le chef de la FAA. L’organisme états-unien a d’ailleurs terminé « il y a plusieurs semaines » son audit des changements effectués par Boeing sur le logiciel anti-décrochage MCAS, mis en cause dans les accidents de Lion Air et d’Ethiopian Airlines, selon l’AFP. D’après les conclusions de la FAA, la nouvelle version du MCAS nécessiterait « des ajustements » mais ces derniers ne seraient pas « significatifs ».
Pourtant, des ingénieurs de Boeing ont détecté un nouveau problème lié à ce logiciel censé empêcher l’avion de partir en piqué, notamment en cas de perte de vitesse. Le clignotant, censé ne s’allumer qu’en cas de dysfonctionnement de ce logiciel, s’est éclairé inopinément. D’après l’avionneur, ce problème serait dû aux différences dans les données entrées dans les ordinateurs de contrôle de vols. Boeing prévoit tout de même de remettre en service son 737 Max à la mi-2020.
Les aviations civiles nationales devront donner leur accord
Pour revenir durablement dans le ciel, Boeing a dans tous les cas encore du travail. L’avionneur devra fournir la documentation liée à la formation des pilotes et la FAA devra statuer sur la meilleure façon de les former — très probablement sur simulateur, une solution coûteuse. Surtout, chaque organisme en charge de l’aviation civile nationale à travers le monde devra également donner son aval à Boeing pour que le B737 Max puisse voler dans n’importe quel espace aérien.
En attendant, les compagnies clientes s'organisent pour pallier l'absence de cet appareil nouvelle génération. Ryanair, très confiante fin 2019, s'est par exemple ravisé et compte désormais fermer des bases et licencier pour amortir les pertes liées à l'interdiction de vol du B737 MAX.
La crise historique que traverse Boeing a jusqu’à présent coûté plus de 18 milliards de dollars au constructeur américain. Mais le chemin risque d’être encore long : redorer la réputation du B737 MAX prendra du temps et cette facture ne comptabilise pas encore les indemnisations potentielles qui seront versées aux familles des victimes.