Placée sous tutelle du gouvernement italien depuis mai 2017, la compagnie aérienne italienne n'a toujours pas trouvé de repreneur.
Et de sept ! Alors que la date limite pour présenter un plan de relance pour la compagnie aérienne italienne était fixée au mardi 15 octobre, l'échéance a été repoussée pour la septième fois… Aucune date n'a encore été communiquée. Le consortium composé de la compagnie nationale de chemins de fer Ferrovie dello Stato, Atlantia et Delta Air Lines souhaite un peu plus de temps pour mettre au point son plan d'entreprise.
Ce nouveau rebondissement marque également le retour sur scène de Lufthansa. Le 9 octobre dernier, la compagnie aérienne allemande a effectivement annoncé son intention de rouvrir les discussions. Pas question toutefois de prendre des participations dans le capital d'Alitalia, Lufthansa parle d'un "partenariat commercial". Reste que le temps presse : Alitalia a été placée sous tutelle du gouvernement italien en mai 2017 et sa situation financière est loin d'être brillante. La compagnie survit aujourd'hui grâce à un prêt-relais de 900 millions d'euros octroyé entre mai et octobre 2017 par le gouvernement italien. Un prêt qu'il faudra bien un jour rembourser.
L'avenir d'Alitalia est d'autant plus critique que la compagnie voit fondre ses liquidités de plus de 715 000 euros par jour en moyenne depuis le début de l'année 2019, selon le Corriere della Sera. Le total de ses liquidités se chiffrent à 310 millions d’euros au 30 septembre, soit 51 millions de moins qu'en août. Le mois de septembre s'achève aussi sur une autre déception sur le plan financier : les revenus ont atteint 259,7 millions d'euros, en recul de 2,7% par rapport à septembre 2018.
Le soutien de l'État italien et la croissance du long-courrier comme atouts
Le feuilleton sans fin de la reprise d'Alitalia vient évidemment brouiller l'image de la compagnie. Comment les clients peuvent-ils avoir confiance dans une compagnie aérienne qui n'arrive pas à mettre sur pied son plan de reprise depuis 2 ans et demi ? La question de la confiance est d'autant plus d'actualité que les clients sont échaudés par les faillites récentes de WOW Air, Aigle Azur, XL Airways et Adria Airways, disparues sans rembourser aucun billet…
La compagnie italienne apparaît toutefois dans une situation très différente de ses concurrentes. Alitalia bénéficie effectivement de son statut de compagnie aérienne nationale. Et le gouvernement italien a souligné à plusieurs reprises qu'il n'avait aucune intention de laisser tomber son pavillon. La solution de reprise est d'ailleurs pilotée de près par le gouvernement, qui a sollicité Ferrovie dello Stato, une autre entreprise nationale. "Notre objectif est une véritable relance, pas seulement un sauvetage", martelait le Premier ministre italien, Luigi Di Maio, en avril dernier. Selon le Corriere della Sera, le gouvernement serait d'ailleurs prêt à accorder un nouveau crédit de 250 millions d'euros pour mettre en œuvre la transition entre l'ancienne et la nouvelle société.
La compagnie peut aussi se rassurer avec une perspective positive, la croissance du trafic long-courrier. Après un mois d'août à l'étal par rapport à août 2018, Alitalia a enregistré une progression de 3,6% du nombre de passagers en septembre, totalisant près de 267 000 passagers en long-courrier. Il s'agit du 23ème mois consécutif de hausse. La suite au prochain épisode !