Si la menace d’un plan social pur et dur semble s’éloigner, les salariés de TUI France seront fixés sur leur sort les 15 et 16 mai prochains à l’issue de deux CSE portant sur la stratégie de l’entreprise et ses conséquences sur l’emploi.
Le dialogue social s’est un peu apaisé chez TUI France après des semaines de tension et d’incertitudes liées au départ expéditif du président Pascal de Izaguirre fin janvier et aux rumeurs insistantes de plan social.
Gage de bonne volonté, le groupe TUI a annoncé le 15 avril la nomination de Hans Van de Velde à la tête de sa filiale française, en remplacement d'Elie Bruyninckx, par ailleurs en charge de la Western Region et présent à Paris seulement par intermittence.
50 M€ de pertes en vue
« Nous avons désormais un interlocuteur, francophone et francophile, qui connaît bien l’entreprise puisqu’il a assuré la direction du tour-operating de TUI France puis la direction opérationnelle jusqu’en janvier dernier », se félicite Lazare Razkallah, secrétaire général du Conseil Social et Économique (CSE) de TUI France.
Un premier échange, constructif, dans le cadre du CSE du 18 avril a permis de préciser le calendrier. Une commission économique, émanation du CSE épaulée par des experts comptables du cabinet APEX, étudiera le 14 mai les comptes de l’entreprise. « Il va falloir nous expliquer les 39 M€ de pertes de l’exercice 2018 et surtout les -50 M€ d’ores et déjà confirmés sur l’exercice en cours contre -22 M€ budgétés », précise le secrétaire du CSE.
Verdict social le 16 mai
Le 15 mai, lors d’un CSE extraordinaire, Hans Van de Velde déroulera la stratégie de TUI France avant de présenter le lendemain son pendant social et les conséquences éventuelles sur l’emploi. Si l’option d’un plan social, même jamais officiellement évoquée, semble suspendue, tous les scenarii restent possibles, estime Lazare Razkallah.
« On espère pouvoir travailler sur un plan de Gestion Prévisionnelle de l’Emploi et des Compétences qui faciliterait la mobilité et les évolutions de postes en fonction des objectifs de l’entreprise. C’est une démarche de gestion prospective des ressources humaines permettant d’accompagner le changement mais qui n’exclut pas un petit dispositif de départs volontaires », explique-t-il.
En parallèle, des cessions d’activités ou des partenariats dans la distribution pourraient être envisagés. « C’est ce que Hans de Velde va nous préciser le 15 mai. Mais il nous a assurés qu’il n’accepterait pas de la maison mère des directives allant contre la bonne marche de TUI France », précise le représentant des salariés.
Si cela devait être le cas, le CSE de TUI France se réserve la possibilité d’un droit d’alerte économique, soutenu en ce sens par le Ministère de l’Économie et son délégué aux restructurations d’entreprises, Jean-Pierre Floris, qu’une délégation des salariés a rencontré le 16 avril.