Le vice-président d'Air Caraïbes et président de French Bee, Marc Rochet, s'est inquiété lundi d'un risque de « concurrence déloyale » après l'aide accordée par l'État à Corsair.
L'annonce d'un accord signé entre Corsair, l’Etat et un consortium d’investisseurs pour permettre à la compagnie aérienne française d'assurer sa pérennité, ne plaît pas à tout le monde. Le vice-président d'Air Caraïbes et président de French Bee, Marc Rochet, s'est en effet inquiété lundi d'un risque de « concurrence déloyale » après l'aide accordée par l'État à Corsair, également positionnée sur l'Outre-mer. « J'exprime notre extrême inquiétude car une aide d'Etat de ce type peut créer un déséquilibre du marché, une distorsion, un facteur de concurrence déloyale », a-t-il estimé au cours d'une conférence de presse.
L'accord acté vendredi entre Corsair, l'État et le consortium d'investisseurs prévoit « une solution de financement collectif » avec « une contribution financière globale de près de 300 millions d'euros », dont des prêts de la part de l'État pour un montant qui n'a pas été précisé. Des aides financières qui sont soumises à l'approbation de la Commission européenne.
Mais selon le journal La Tribune, elles atteindraient 141 millions d'euros, sous forme de prêt direct, prêt participatif ou exonérations de charges pour la compagnie aérienne. Un montant que dénonce le vice-président d'Air Caraïbes.
« Nous défendrons nos intérêts »
« Nous sommes en contact avec la Commission européenne. Nous défendrons nos
intérêts », a -t-il fait savoir. Avant de poursuivre : « Sur un marché aussi important, comment se fait-il qu'on ait autour de nous des compagnies qui fonctionnent sur des fonds publics ? ». Une question qui fait référence à ses deux concurrents, Air France - dont l'État est actionnaire et qui a obtenu 7 milliards d'euros d'aides - et Corsair.
Les liaisons qui desservent les Antilles sont des lignes « qui ont entre 1,3 et 1,5 million de clients chaque année (...) C'est bien parce que l'État a voulu éviter un duopole et donc une rente entre deux transporteurs qui se serait retournée contre le consommateur, qu'il a voulu laisser le choix », a de son côté commenté, lundi matin, Pascal de Izaguirre, PDG de Corsair, interrogé sur la radio BFM Business.
La finalisation de l'opération devrait survenir d'ici à la fin de l'année, après homologation du tribunal de commerce de Créteil.