
Bonne nouvelle pour les voyageurs : le ministère des Affaires étrangères lève l’avertissement qui limitait l’accès à plusieurs États du nord de l’Inde, dont le Rajasthan et le Ladakh, deux destinations prisées des voyageurs français
Cette décision intervient après la cessation des affrontements indo-pakistanaises qui avaient paralysé le secteur touristique local.
Un conflit de courte durée aux lourdes conséquences
Le 10 mai dernier, le Ministère des Affaires Étrangères déconseillait, "sauf raison impérative", les voyages vers le Pendjab, l'Himachal Pradesh, le Rajasthan, le Gujarat et le Ladakh, suite à l'opération militaire indienne "Sindoor" lancée en représailles à l'attentat terroriste de Pahalgam au Cachemire du 22 avril. Cet avertissement a été levé le 31 mai.
Cette attaque, qui a coûté la vie à 26 personnes - principalement des randonneurs indiens -, a relancé les tensions frontalières et compromis les efforts de normalisation touristique dans la région. Un cessez-le-feu établi le 10 mai a finalement permis la levée de cet avertissement sur la page des Conseils aux voyageurs du Quai d’Orsay.
Un impact sur le tourisme différencié selon les régions
L'Inde du Sud, éloignée du Pakistan, n'a pas été affectée par les tensions. Pondichéry, le Kerala, le Tamil Nadu et le Karnataka continuent d'accueillir normalement les voyageurs en quête de bien-être ayurvédique, de plantations et de découvertes culturelles.
Le Rajasthan a bénéficié d'un effet d'aubaine involontaire : la crise est survenue pendant sa saison creuse (avril-juin), quand les températures caniculaires découragent naturellement le tourisme. Cependant, les professionnels s'inquiètent pour les réservations hivernales, période cruciale pour cette destination prisée des voyageurs français.
Le Ladakh, victime collatérale, appelle à la solidarité
Bien qu'épargné par les violences, le Ladakh subit de plein fouet les répercussions économiques. Cette région himalayenne, accessible uniquement par deux routes dont l'une traverse le Cachemire, a vu sa saison touristique (mai-septembre) compromise dès son démarrage.
Face aux annulations massives qui ont suivi la fermeture temporaire de l’aéroport de Leh pendant la crise, l'association All Ladakh Hotel and Guest House Association a lancé un appel à solidarité : "L'industrie touristique du Ladakh a été dévastée. Chaque famille dépend du tourisme pour survivre", témoigne sa présidente Rigzin Wangmo Lachic.
Les hôteliers locaux, qui ont hébergé gratuitement leurs clients bloqués pendant la crise, espèrent aujourd'hui le soutien de la communauté touristique internationale avec leur campagne "Le Ladakh vous attend".
Stratégies d'adaptation des professionnels
Les agences de voyage ont fait preuve de prudence durant cette période d'incertitude. Beaucoup ont reporté l'encaissement des acomptes pour garantir à leurs clients une couverture d'assurance optimale, les polices excluant généralement les destinations officiellement déconseillées.
"Cette crise rappelle l'importance d'une expertise locale dans un contexte géopolitique volatile", souligne Marie-Chanel Gillier, basée à New Delhi depuis 20 ans, dirigeante d'Ekayana Travel, agence francophone. "Notre rôle est de transformer la complexité de l'Inde en richesse d'expériences, tout en garantissant sécurité et sérénité."
Perspectives de reprise en toute vigilance
La levée de l'avertissement ouvre la voie à une reprise progressive, particulièrement attendue au Ladakh où la saison touristique reste courte. Les professionnels peuvent désormais relancer leurs campagnes promotionnelles pour l'hiver prochain au Rajasthan.
Le ministère des Affaires étrangères rappelle l'importance de s'inscrire sur le service Fil d'Ariane pour tout voyage en Inde, afin de recevoir les alertes consulaires et bénéficier d'une assistance en cas de besoin.
Avec 189 000 visiteurs français en 20233, l'Inde reste une destination prisée malgré sa complexité. Dans un contexte géopolitique en constante évolution, l'accompagnement par une agence spécialisée est crucial pour voyager sereinement vers ce sous-continent aux mille facettes.