Deux mouvements sociaux distincts risquent de provoquer d’importantes perturbations : une grève nationale en Belgique le mercredi 26 novembre, puis une mobilisation d’ampleur en Italie le vendredi 28 novembre
Le traffic aérien risque d'être perturbé cette semaine entre les grèves de la journée d'actions nationale de demain, mercredi 26 novembre en Belgique et celles en Italie de vendredi, le 28 novembre.
Protégez les droits de vos voyageurs
Flightright, spécialiste depuis 15 ans de la défense des droits des passagers, nous détaille les conséquences possibles et les situations ouvrant droit à indemnisation.
- Belgique : tous les vols au départ annulés le 26 novembre
En Belgique, la mobilisation du personnel chargé de la sûreté et de la manutention entraînera l’annulation de tous les départs depuis Brussels Airport ce 26 novembre.
Ce mouvement, indépendant des compagnies aériennes, relève des circonstances extraordinaires définies par le règlement européen 261/2004. Dans ce cadre, aucune indemnité n’est due…
Les passagers conservent toutefois leurs droits à assistance, notamment :
- un réacheminement vers la destination finale dès que possible
- une nuit d’hôtel et un transfert en cas de report au lendemain
- un remboursement du billet si le voyage n’a finalement plus lieu
La Belgique fait face depuis lundi 24 novembre 2025 à un mouvement social d’ampleur. Pendant trois jours, transports, services publics et secteurs essentiels se mobilisent contre les réformes socio-économiques portées par le gouvernement De Wever, accusées par les syndicats de provoquer une véritable « casse sociale ».
La grève a d’abord touché les transports publics et le rail.
La SNCB ne fait circuler qu’un train sur deux — voire un sur trois sur certaines lignes — provoquant des perturbations massives dans tout le pays.
Le trafic international n’est pas épargné : plusieurs Eurostar entre Bruxelles et Paris ont dû être annulés.
Le trafic aérien sera à l’arrêt demain, mercredi 26 novembre, avec des conséquences majeures pour le transport aérien : aucun décollage ne sera assuré mercredi depuis les aéroports de Bruxelles-Zaventem et Charleroi.
Les sociétés gestionnaires anticipent un taux de grévistes élevé parmi le personnel chargé des contrôles de sécurité, rendant impossible toute exploitation normale.
-Italie : perturbations majeures attendues le 28 novembre
En Italie, la journée du 28 novembre devrait provoquer de nombreux retards et annulations, notamment dans les grands aéroports du pays.
Deux revendications s’additionnent : la contestation du budget 2026 et un mouvement du personnel au sol de plusieurs compagnies, dont Air France-KLM.
Dans ce contexte, certains vols pourront ouvrir droit à une indemnisation, conformément au règlement européen. L’éligibilité dépendra toutefois de la nature précise du mouvement social et du degré de contrôle exercé par la compagnie aérienne.
En cas de retard, les obligations demeurent :
- à partir de deux heures d’attente, distribution de boissons et collations
- à partir de trois heures, indemnisation possible, sauf circonstance extraordinaire avérée
- une indemnisation possible dans de nombreux cas
La fin du mois de novembre s’annonce chaotique pour les voyageurs en Italie. Plusieurs mobilisations successives toucheront les chemins de fer, les aéroports ainsi que l’ensemble des transports publics et privés. Le Ministère des Infrastructures et des Transports en Italie met à jour la situation des grèves sur son site en cliquant ici. Certaines sont déjà prévues pour les mois de décembre et de janvier.
Une grève nationale des chemins de fer se déroulera du jeudi 27 novembre à 21 h jusqu’au vendredi 28 novembre à 21 h. Les trains peuvent être annulés ou subir des modifications en raison d'une grève nationale du personnel du groupe FS, Trenitalia, Trenitalia Tper et Trenord. Pour les trains moyenne et longue distance, les trains garantis peuvent être consultés sur cette page web.
Les services longue distance — interurbains, grande vitesse et interrégionaux — devraient subir les perturbations les plus importantes. Les trains régionaux devraient circuler de 6h à 9h et de 18h à 21h. L’impact sur les lignes régionales dépendra du taux de participation des salariés.
Le vendredi 28 novembre, une grève de 24 heures du personnel au sol touchera plusieurs aéroports italiens. L’ampleur des perturbations variera selon les infrastructures et les effectifs mobilisés, mais des retards et annulations sont à prévoir dans l’ensemble du pays.
Une grève générale nationale est prévue le même jour, vendredi 28 novembre. Elle concernera à la fois les secteurs public et privé, avec un impact direct sur les transports aériens, ferroviaires, maritimes et locaux.
« Selon le règlement 261/2004, une grève peut donner droit à une indemnisation lorsque la compagnie aérienne conserve une part de contrôle sur l’événement, par exemple lorsque le personnel proteste également contre son employeur.
La situation actuelle en Italie réunit plusieurs acteurs, ce qui impose une analyse précise. Dans certains cas, les compagnies peuvent tenter d’attribuer la responsabilité à des prestataires externes, mais il leur revient de démontrer le caractère réellement extraordinaire de la situation.
Chaque dossier doit recevoir une étude individuelle, et de nombreux passagers peuvent obtenir une indemnité entre 250 et 600 €, selon la distance du vol » explique Imane El Bouanani, responsable juridique France de Flightright.
Une nouvelle réglementation dès février 2026
Enfin, un nouveau décret publié le 5 août 2025 vient modifier en profondeur la procédure de règlement des contentieux entre passagers et compagnies aériennes. Le dispositif vise les situations les plus courantes : annulation de vol, retard important ou refus d’embarquement. Objectif : simplifier les litiges entre passagers et compagnies aériennes.
La médiation tourisme et voyage deviendra obligatoire avant toute action en justice. Les passagers ne pourront plus saisir le tribunal par simple requête. Les hôtels, compagnies aériennes, transports par car et les agences de voyages devront adhérer à la Médiation tourisme et voyage.
Ce texte intervient alors que les litiges liés au transport aérien se multiplient en Europe, conséquence de perturbations plus fréquentes et d’une meilleure connaissance des droits par les passagers.
Le gouvernement souhaite ainsi fluidifier le traitement des dossiers et encourager des modes de résolution plus rapides et moins contraignants, tant pour les voyageurs que pour les transporteurs.
Les mesures prévues par ce décret s’appliqueront six mois après sa publication. Elles entreront donc en vigueur le 7 février 2026, date à partir de laquelle les nouvelles règles encadreront toutes les réclamations déposées contre une compagnie aérienne en cas de perturbation de vol.