Jusqu’à preuve du contraire, on ne peut reprocher à Vision du Globe que son réveil tardif. Une fuite en avant, un déni de réalité, une conviction que l’on va se refaire… Il est vrai que sur le marché des groupes, « ça va vite », a-t-on coutume de lâcher pour résumer une activité à haut risque. L’avenir dira si on peut imputer au fondateur du groupe Vision des erreurs de gestion ou, pire, quelques gracieusetés préméditées envers ses fournisseurs et garants. Car la note s’annonce salée : rien que pour l’APST et le BSP (donc les compagnies aériennes), le montant de l’ardoise s’élève déjà à près de 2,5 M€. La liste n’est peut-être pas exhaustive, sur le front des partenaires BtoB, non couverts par la garantie du fonds de solidarité professionnelle, actionnée dans le seul cadre des transactions BtoC. Si l’on se garde bien d’intenter un procès d’intention à Irvin Rozental, le président du groupe Vision, certains ex (associés, partenaires, fournisseurs…) se chargent de se rappeler à notre bon souvenir. Il ne semble pas outrancier, en compilant la carrière du monsieur et les récits de ses anciennes relations professionnelles, de qualifier le personnage de sulfureux. Certains avouent s’être tenus à distance – à malin, malin et demi –, d’autres assurent avoir fait les frais d’une confiance excessive. Certes, la déroute de Mediacom date du siècle dernier (1993), mais elle a laissé des traces, qui n’ont rien à voir avec la manie franco-française de répudier tout chef d’entreprise ayant déposé un jour son bilan. Disons, pour faire court, qu’il y a manière et manière de planter sa boîte. Avant de jeter la pierre, attendons de voir si les formes ont été ici respectées, pour partager l’indignation de ceux qui épongeront les créances du prétendu… euh, indélicat ?