Ca promet. Un peu hâtivement sans doute, on avait cru comprendre que le Snav se rallierait au projet de fédération annoncé en décembre par le Ceto et l’Udiv. Il n’en est rien. À ce stade, c’est même l’inverse qui se profile. Certes, le président du syndicat confirme son désir d’union pour la profession, mais à sa manière. Encore un épisode de politique politicienne à l’échelle du microcosme touristique français ? On avait espéré une accalmie durable après le travail collectif sur la loi Novelli et l’épisode du nuage. On craint une nouvelle guerre d’égo. Colson/Chikli, c’est reparti, serait-on tentés de conclure, lassés par les batailles d’un secteur trop petit pour s’offrir le luxe de querelles intestines. D’autant que le duo s’est affublé ces dernières semaines d’un troisième larron, récent candidat à la prise de parole face aux pouvoirs publics : Denis Wathier himself, qui a cru bon de se manifester dans la crise tunisienne. N’en jetez plus ! À l’heure où la profession prétend vouloir parler d’une seule voix, elle se présente en ordre plus dispersé que jamais. Et pourtant, ce qui se trame dépasse largement l’affrontement personnel. Au-delà des hommes, ce sont les modèles qui s’opposent. Il en va du rapport de force entre TO et distributeurs, alors que se peaufine à Bruxelles une nouvelle directive des voyages à forfait, qui pourrait faire basculer la responsabilité – et la trésorerie – du côté des producteurs. Il en va aussi de la stratégie hégémonique des grands groupes face aux petites entreprises, pour mener à bien la concentration du secteur. Chacun est dans son rôle. Reste à bien mesurer les enjeux qui se profilent. Pour se positionner en toute connaissance de cause…