On ne parle plus que de ça ou presque : le pouvoir d’achat ! Munie d’un papier et d’un crayon, Christine Lagaffe, la ministre de l’Économie et des Finances, s’est précipitée dans un hyper pour vérifier elle-même la hausse galopante des prix dénoncée par 60 millions de consommateurs.
D’après de mauvaises langues, elle s’est surtout étonnée de l’immensité de ces grandes surfaces. Quelques jours après néanmoins, elle rendait ses conclusions. Ce qui permettait au site d’informations Yahoo Actualités de titrer le 3 mars dernier : « Pouvoir d’achat : Bercy confirme la baise ». Un lapsus pas très éloigné finalement de la réalité. Dans le même temps, Luc Chatel, le secrétaire d’État à la consommation et (très accessoirement) au tourisme, interpellait les internautes sur ce sujet brûlant via une vidéo qui a fait à peu près autant de clics que le film de ma grandmère faisant visiter son potager un jour de pluie. Un vrai bide pour les uns, un succès d’estime pour les autres. Beaucoup plus marrante en revanche, la vidéo de Lachansondudimanche.com sur le pouvoir d’achat (si vos week-ends sont un peu tristes, je ne saurai vous recommander les chansons de ce duo parisien qui, chaque dimanche sur Myspace.com, composent un titre sur un thème d’actualité. Un vrai régal !). Bref, les consommateurs font de plus en plus attention à leurs dépenses. Aujourd’hui, être radin, quelle que soit l’épaisseur de son portefeuille, c’est presque tendance. Ça ne devrait pas s’arranger : le prix du pétrole vient de battre un nouveau record, à 108 dollars le baril, soit une augmentation de 300 % en cinq ans !
Dans ce contexte, forcément, le tourisme n’est pas épargné. La dernière livrée du baromètre Opodo l’affirme (lire page 11) alors que Didier Arino, le gérant du cabinet Protourisme, note « les premiers effets de la baisse du pouvoir d’achat sur les arbitrages en matière de vacances ». Pas gai tout ça. Devenu une problématique majeure, le pouvoir d’achat se retrouve de facto au coeur de la stratégie marketing des entreprises et notamment des tour-opérateurs (lire pages 8 et 9). Pour l’été, ces derniers communiquent à fond sur les prix. Avec un risque : en oublier le rapport qualité/prix. Le consommateur est en effet toujours très heureux d’avoir déniché une aubaine. Mais, une fois sur les lieux, il oublie rapidement le prix payé : il exige de la qualité et devient vite mécontent !