Version bling bling ou bobo, le tourisme haut de gamme ne s’est jamais aussi bien porté. D’après les chiffres révélés cette semaine à Cannes sur le salon ILTM (International Luxury Travel Market), le marché du voyage de luxe représenterait 25 millions d’arrivées annuelles à l’échelle mondiale, sur un total de 900 millions. Soit moins de 3 % du tourisme international pour… 25 % des recettes (environ 180 millions de dollars). Tout ça grâce aux HNWI (prononcez etche-ène-dobleiou-aï), ces très précieux High Net Worth Individuals, qui disposent d’au moins un million de dollars disponibles en cash, immédiatement convertibles en villas présidentielles avec piscine, transferts en hélicoptère, et safaris en jet privé. Des clients en or massif, prêts à débourser de 10 000 à 20 000 $ en moyenne par voyage, et qui ont le bon goût de se reproduire. ILTM assure que la population des HNWI a augmenté de 8,3 % en 2006, tandis que leur fortune individuelle progressait dans le même temps de 11,4 %. Un conseil, si vous pouvez, visez même le super HNWI, riche de ses 30 millions de dollars minimum : le nombre de ses congénères a bondi de 11,3 % et son compte en banque de 16,8 % l’an dernier. Certes, le HNWI est une espèce que l’on rencontre plus volontiers dans les rues de Moscou, Bangalore ou Hongkong, que sur les pavés parisiens ou bordelais. Là encore, les chiffres sont implacables : EmotionS, Secrets et Nosylis font figure de petits joueurs en annonçant des paniers moyens respectifs de 6 000 €, 3 600€ et 3 500 €. A moins que le HNWI tricolore n’aille faire son marché par quelque canal ignoré des pros du tourisme. Quand même, il lui arrive de (faire) pousser la porte d’une agence ou de téléphoner au service VIP d’un TO : dans la série « dossier historique », Nosylis assure avoir engrangé 785 000 € pour un tour du monde familial de 28 jours… Allez, ouvrez grand les yeux, entre le ski à Courchevel et la pause aux Maldives, la haute saison des déplacements du HNWI est ouverte !