La démission de Martine Granier de la direction générale de Selectour a fait l’effet d’une bombe. A chaud, certains adhérents ne cachaient pas leur surprise. Dans sa conclusion pourtant, l’histoire qui liait Martine Granier au réseau à l’hippocampe n’a rien d’étonnant. Certes, depuis quatre ans et demi, elle avait su se rendre indispensable grâce à ses compétences reconnues de tous, son dynamisme et son audace. Et elle avait acquis auprès des adhérents une vraie légitimité, ce qui était loin d’être gagné. Mais la future ex-directrice générale a le défaut de ses qualités et ne laisse pas indifférent : on l’apprécie ou pas, et elle suscite le plus souvent des opinions tranchées, rarement de tièdes considérations. Pour les partisans de Philippe Demonchy, elle fut celle par qui le malheur était arrivé, l’accusant d’avoir fomenté le complot qui avait abouti au renvoi du président fondateur. Pour d’autres, elle outrepassait ses prérogatives, empiétant sur les domaines réservés des élus et du président. Bref, les rumeurs de son départ (savamment entretenues par l’intéressée ?) agitaient le réseau depuis un sacré bout de temps. Et l’on comprend son découragement tant les affaires politiques et les luttes de pouvoir (des administrateurs notamment) dont les réseaux volontaires portent les germes constituent des freins redoutables aux projets et au développement. Il y a de quoi s’épuiser en effet. Somme toute assez logique, la démission de Martine Granier surprend en revanche dans son calendrier. A trois semaines du congrès du réseau à Agadir, ça la fiche mal. Le black-out total qui entoure ce départ ne fait que renforcer le malaise. Que s’est-il exactement passé lors de ce conseil d’administration extraordinaire de mercredi dernier ? A-t-on poussé Martine Granier vers la sortie ? A-t-elle commis une faute irréparable ? Comme souvent dans ces affaires, les langues finiront bientôt par se délier. Pour Selectour et son président François-Xavier de Boüard, c’est une nouvelle période de turbulences qui commence. Décidément, le chemin vers l’équilibre des pouvoirs, entre l’opérationnel et le politique, est encore long.