Air France n’y est pas allé avec le dos de la cuiller ! En retirant temporairement le droit d’émettre des billets à deux agences qui ont enfreint les règles du mandat, la compagnie a voulu frapper fort (lire page 8). Son objectif est sans doute de faire un exemple alors que d’autres agences seraient dans son collimateur pour les mêmes raisons. Qu’elle veuille faire respecter le contrat de mandataire, rien de plus normal et personne ne peut l’en blâmer. Mais s’il s’agit de clarifier la vie des affaires, Air France doit aussi progresser en la matière. Le non remboursement des taxes par Air France en cas de non utilisation d’un billet constitue notamment toujours une pomme de discorde entre la compagnie et les distributeurs. La position du transporteur apparaît difficilement tenable dès lors que les taxes sont un impôt et que ces sommes ne lui reviennent donc pas. Par ailleurs, l’épineux problème de la surcharge carburant qui joue au yoyo depuis des mois est aussi à mettre au débit de la compagnie et Jean-Pierre Mas, le président d’Afat Voyages, a eu raison de s’en offusquer lors du salon Top Resa. En isolant cette surcharge et en la faisant figurer sur le billet avec le paquet de taxes, Air France se place en infraction vis-à-vis de l’obligation d’afficher les prix en TTC en France. La DGCCRF vient de faire plier les tour-opérateurs, il n’y a donc aucune raison que la compagnie ne s’y conforme pas sous prétexte que des comparateurs de recherche ne prendraient pas en compte cette fameuse ligne de taxes. Pour être d’ailleurs tout à fait transparent avec le client, il serait bon qu’Air France rende public le calcul qui l’amène à fixer le montant de cette surcharge carburant. Le flou qui entoure ce calcul suscite bien des soupçons, d’autant que la faiblesse croissante du dollar par rapport à l’euro lui permet de gagner de l’argent sur tous ses achats en dollars dont le carburant justement. Bref, la démarche d’Air France (justifiée encore une fois) à l’égard des contrevenants au contrat de mandataire n’en serait que plus crédible si elle balayait aussi un peu devant sa porte.