L’indignation est pavée de bonnes intentions mais ses pièges sont nombreux. L’accord signé entre Expedia et la radio FG DJ, qui permet au second de proposer une offre de voyages sur son site grâce à la marque blanche du premier, a suscité un tollé dans la profession (lire page 8). Comme, il y a quelques mois, celui conclu entre Expedia et ADP. Indignation sélective, quand tu nous tiens ! Que fait voyages-sncf.com depuis des années sinon la même chose (et avec le même partenaire) sans que cela ne défrise plus personne ? Que fait Yahoo ! sinon la même chose sans qu’un seul professionnel ne lève le petit doigt ? Des exemples comme ceux-ci, il y en a à la pelle. Et autant le dire tout de suite : ils vont se multiplier comme des petits pains car on est là au cœur du modèle économique d’internet. Sur le web, tout site est un média en puissance et peut donc être utilisé comme tel. La radio FG DJ est certes un média par nature mais ADP, sur internet, est aussi un media. Il attire des milliers d’internautes auxquels on peut proposer n’importe quelle offre de produits ou des services. Des sites qui renvoient sur d’autres sites : tel est bien l’un des axes de développement les plus puissants que permet aujourd’hui internet. Tout ceci n’est ni plus ni moins que de la communication, de la publicité, bref du marketing. Expedia a les moyens financiers et la technologie pour s’afficher sur des médias internet, ce dont les agences physiques manquent cruellement. On peut s’en indigner à condition que l’indignation soit suivie d’une action. Or si le Snav ne bouge pas, c’est qu’il sait que la loi n’est pas de son côté. Plus discutable dans cette affaire est qu’Expedia a choisi de s’avancer masqué. Quand on va sur les sites d’ADP ou de FG DJ, le nom de l’agence en ligne n’apparaît à aucun moment. En matière de transparence vis-à-vis du consommateur, on a fait mieux. Que je sache, quand on va acheter un voyage dans une agence physique, on n’entre pas par une porte dérobée…