Alors que la question du pouvoir d’achat est devenue un argument électoral, il est un chiffre qui mérite réflexion : 942. C’est, en euros, le budget moyen mensuel de l’achat plaisir réalisé par les Français selon une étude réalisée par Mediaedge, une agence conseil en média, auprès des foyers dont les revenus nets mensuels sont compris entre 1 500 et 3 500 euros. Plus de 940 euros par mois pour se faire plaisir, ce n’est pas rien ! Cet achat plaisir représente entre 27 % et 43 % des revenus mensuels du foyer ! Au hit parade des achats les plus prisés, les voyages se placent au pied du podium (15 %) derrière le multimédia (21 %) et l’habillement (19 %). Dans le même temps, 79 % des personnes interrogées déclarent faire de plus en plus attention à leurs dépenses et les deux tiers disent chercher à dépenser mieux tout en maintenant le poste de l’achat plaisir dans leur budget. Bref, le consommateur fait attention tout le temps… pour craquer de temps en temps. Des chiffres qui valident les tendances observées depuis quelques années sur la polarisation de la consommation entre hard discount (ou low cost) et haut de gamme, et qui expliquent pourquoi les produits du milieu de gamme ne font plus recette. Dans le voyage aussi, le marché s’est divisé entre l’achat plaisir sur lequel le client est prêt à faire exception et l’achat discount sur lequel le consommateur va chercher le meilleur prix. Un constat illustré par les montées en gamme de certains TO comme Jet tours ou le Club Med, les difficultés de Fram ou le succès de Marmara. Il convient d’être pragmatique : l’achat discount va échapper de plus en plus aux agences de voyages et basculer massivement sur internet aussi bien sur la billetterie (ce qui est fait) que sur les forfaits (ce qui est en train de se faire). En revanche, cette étude montre bien que les clients sont prêts à payer le prix simplement pour avoir le sentiment de se faire plaisir. Un comportement qui nécessite de la part des agences et des tour-opérateurs de mieux adapter leurs politiques commerciales et marketing à cette notion de plaisir et de se libérer encore un peu plus de la dictature du toujours moins cher. Faire le choix du plaisir, c’est prendre sans doute une option sur l’avenir.