D’après nos informations, First Choice serait en train d’étudier la possibilité de constituer un réseau de franchisés ou de « corners » pour sa marque française Marmara (lire page 10). Si ce projet aboutissait (nous n’en sommes qu’au stade de la réflexion), il donnerait une nouvelle corde à l’arc multicanal de Marmara. Le groupe anglais n’est pas en tous cas le premier à y penser et ne sera certainement pas le dernier. Plus personne aujourd’hui en effet n’oserait remettre en question la philosophie du multicanal : dès lors que le client est multicanal, il n’y a pas de raison que les producteurs ne le soient pas. Par ailleurs, la période de surcapacité que nous connaissons aujourd’hui pousse les tour-opérateurs à être beaucoup plus actifs à l’égard de leur distribution pour écouler plus facilement les stocks. C’est d’autant plus une nécessité qu’un TO comme Marmara prend des risques aériens importants. Mais, surtout, le projet de First Choice en France illustre le resserrement inévitable des partenariats entre distributeurs et producteurs. L’explosion de l’internet a bouleversé la donne. De nouveaux concurrents sont apparus, de nombreux produits ont entièrement basculé sur la Toile (billets aériens mais aussi forfaits) et jamais la pression sur les prix n’a été aussi forte. De plus en plus, de nombreuses agences vont devoir abandonner leur positionnement d’agence généraliste pour se spécialiser sur un marché spécifique, impliquant des partenariats étroits avec un ou plusieurs TO. Par ailleurs, on l’a vu récemment avec l’affaire Elégance, les distributeurs ne peuvent plus se permettre de vendre tout et n’importe qui, et seule la gestion d’un nombre plus restreint de fournisseurs pourra offrir à leurs clients une garantie de bonne fin. De leur côté, les producteurs sont dans l’obligation d’optimiser leur distribution et se doivent de créer de nouvelles relations avec le réseau, en le fidélisant et en en faisant un véritable relais de la relation client. Le marché impose donc aux producteurs et aux distributeurs de nouer des partenariats d’un type nouveau, à condition de jeter aux orties ces incessantes et stériles querelles de chapelle. L’édition 2006 de Top Resa constituera un bon indicateur pour mesurer si la profession en prend le chemin.