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Édito

Elégance : une bombe à retardement


Publié le : 25.08.2006 I Dernière Mise à jour : 25.08.2006

Auteur

  • François-Xavier Izenic

Jamais peinards ! On se disait : tiens, si le monde a continué de tourner avec ses bruits et ses fureurs, les professionnels du tourisme français n’ont pas eu, de leur côté, de grosses tuiles à déplorer cet été. C’était sans compter avec le tour-opérateur Elégance et ses clients bloqués sur les tarmacs de Turquie depuis le dimanche 20 août (lire page 8). Une bien étrange affaire dont on ne sait finalement pas grand-chose mais qui, comme d’habitude dans ces cas-là, rejaillit sur l’ensemble de la profession et jette le discrédit sur les agences de voyages et les tour-opérateurs. Pour l’instant, Elégance et la compagnie aérienne Atlasjet se renvoient la responsabilité, sur le dos des passagers évidemment. Aux abonnés absents, ou presque, pendant toute la durée de cette affaire, les responsables du TO donnent l’impression d’être dépassés par les événements. Pour assumer sans dommages une chaîne de charters de huit rotations par semaine (!), encore faut-il avoir un pedigree et quelque expérience dont semblent encore dépourvus ces messieurs. L’improvisation ne doit plus avoir cours dans ce métier et c’est aussi à la profession de faire le ménage dans ses rangs sous peine d’apparaître toujours comme le vilain petit canard aux yeux du grand public. Heureusement, les pouvoirs publics sont là pour rassurer tout ce petit monde et publier des communiqués de presse triomphants, comme celui du ministère des Transports à la lecture duquel Dominique Perben se pose en sauveur de la patrie. Grâce à son intervention, tous les clients en rade ont pu rentrer chez eux ! Ben voyons ! Il risque de déchanter bien vite notre ministre candidat à la mairie de Lyon car, d’après nos informations, Elégance n’a pas vendu que des forfaits, loin de là. En réalité, des milliers de passagers ethniques ont acheté leurs vols secs auprès du TO via des agences de voyages pour des retours qui devraient s’échelonner jusqu’au 10 septembre. Comment vont-ils rentrer ceux-là ? Mystère et boule de gomme. Bref, on n’a sans doute pas encore fini de parler de cette affaire.

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