La semaine dernière, nous avions tiré l'un des principaux enseignements de la mise en œuvre de la commission zéro, à savoir la perte de terrain des agences traditionnelles au profit des agences en ligne. Mais il y a une autre leçon à méditer : un an après la suppression de la commission, la profession apparaît plus divisée que jamais. Non que le nouveau modèle économique soit à l'origine de ces déchirements mais il en a assurément accéléré le mal. Ne tirons pas sur les ambulances ni, ce qui revient au même, sur le Snav. Certes. Mais les dernières convulsions qui ont agité notre cher syndicat montrent à quel point celui-ci éprouve les pires difficultés à représenter ses diverses composantes. Le coup de sang de certains indépendants ne restera pas sans conséquences sur la vie de cette auguste institution. Il a, d'une part, affaibli la position de son président, Georges Colson, qui n'a pas réussi l'union sacrée dont il avait fait son principal objectif lors de son élection. D'autre part, la démission de ces indépendants va sans nul doute réveiller quelques velléités d'indépendance. Ces mêmes indépendants et le Cediv d'Adriana Minchella en particulier pourraient bien en profiter pour monter leur propre structure ou, à tout le moins, étendre les prérogatives du Cediv. Ils ne sont pas les seuls. Certains tour-opérateurs avaient déjà manifesté à l'intérieur du Ceto leur désir de prendre leur liberté. Nul doute que les difficultés que traverse le Snav ne doivent pas particulièrement les attrister et que les projets d'un syndicat des TO sont sans doute prêts à sortir des tiroirs dès que l'occasion se présentera. Certains réseaux d'agences ont aussi connu ces derniers mois de sérieux tiraillements. On se souvient tous des circonstances qui ont conduit à l'éviction de Philippe Demonchy de l'entreprise qu'il avait fondée, Selectour. Les relations entre le conseil d'administration, la présidence et la direction générale sont encore aujourd'hui loin d'être simples et le réseau à l'hippocampe devra peut-être traverser quelques remous avant de retrouver une totale sérénité. De son côté, Afat Voyages vient d'achever une année marquée par de nombreux conflits internes. Sur la sellette, son président Jean-Pierre Mas a fait preuve d'un vrai sens politique pour se sortir d'une situation pour le moins inconfortable. Pour l'instant. Reste à espérer que toutes ces discordes et ces antagonismes ne soient que le prix à payer d'une crise passagère imposée par la révolution du nouveau modèle économique.