Profession du tourisme, ton syndicat fout le camp ! Infidélité, déception, traîtrise, assiettes brisées, claquement de porte : quelques heures avant son assemblée générale, le Snav est en train de nous rejouer sa pièce préférée (lire page 8). Le comique de répétition ayant ses limites, ça commence à devenir lassant cette tragi-comédie. Allô, ménie Grégoire ? A force, le Snav n’aura plus qu’une issue : appeler la célèbre psy des ondes pour tenter de soigner ses bleus à l’âme. C’est grave docteur ? La situation vient assurément de prendre un tour plus dramatique avec la décision de certains indépendants de démissionner du syndicat. Un départ qui laisse craindre une véritable hémorragie. Et pour cause : depuis plusieurs années, ils ne sont ni écoutés ni entendus, regardés de haut par une caste dirigeante qui a longtemps confisqué le pouvoir, par les réseaux qui les ignorent et par les TO qui les snobent. mais les indépendants doivent aussi regarder la vérité en face : faute d’être un peu organisés et structurés, leurs revendications sont souvent justes à défaut d’être compréhensibles par tous, leurs combats parfois d’arrière-garde, leurs discours presque toujours inaudibles. Les événements ne les y ont pas aidés non plus et les négociations très déséquilibrées avec Air France ont enterré leurs derniers espoirs de compter autrement que « pour du beurre » dans cette profession. Leurs derniers espoirs ? Pas tout à fait. L’arrivée de Georges Colson à la tête du Snav avait réveillé la flamme. Il était l’homme de la situation, celui qui allait engager le syndicat sur la voie des réformes. Un an après son élection, les espoirs sont déçus et force est de constater que le syndicat n’a pas beaucoup bougé à part un peu de cosmétique par-ci par-là. En tant que patron du TO toulousain Fram, Georges Colson était l’un des hérauts de la Ville Rose, le voici devenu symbole d’un Snav bien morose. Oh, la place n’est certes pas des plus faciles et loin de moi l’idée d’accabler un président qui ne ménage pas son temps. mais dans ce marigot fait d’ego où les intérêts particuliers finissent toujours par l’emporter sur l’intérêt général, Georges Colson n’a peut-être pas encore tout essayé, au moins quant à la méthode. Après la méthode douce et la recherche du consensus (introuvable on l’a vu), le temps n’est-il pas venu de donner à son mandat une nouvelle impulsion et de prendre des décisions, si douloureuses soient-elles pour certains ? Vu la tournure des événements, a-t-il encore le choix ?