L’année Mozart sera-t-elle l’année de tous les changements pour la profession ? Le GDS Amadeus n’est pas le seul à l’annoncer mais on peut lui faire confiance sur sa vision du tourisme. Depuis plus d’une quinzaine d’années cette entreprise est sûrement l’une des plus performantes du milieu, à l’affût des moindres mouvements de la profession pour laquelle elle développe ses produits, les agences de voyages. Aussi lorsqu’Amadeus entreprend de petites adaptations internes, on peut se dire que l’entreprise se prépare simplement aux révolutions qui vont se passer en grand dans la profession. Philippe Grando, son directeur général, n’en fait d’ailleurs pas un secret. Dorénavant, 14 % des réservations sont effectuées en ligne sans l’aide ni l’intervention d’un agent de voyages. Par ailleurs, il s’attend à ce que 20 % des postes Amadeus installés en agences de voyages disparaissent justement à cause des réservations réalisées par les clients directement sur internet. Un rétrécissement du marché qui va nécessairement supprimer des emplois d’agents de voyages et qui va obliger ceux qui restent à lutter plus férocement pour attraper un client et le fidéliser. Il faudra devenir des agents de voyages super-performants. Comment y arriver ? Amadeus met en avant la formation. Rien de tel que de connaître à fond son outil pour s’améliorer. Aujourd’hui, le GDS n’est utilisé en moyenne que pour 20 % de ses possibilités ! C’est dire l’abîme qui sépare aujourd’hui le vendeur du top de la productivité !
Amadeus pendant ce temps réduit la voilure. Les directeurs généraux-adjoints marketing et commercial qui ont quitté la structure récemment ne seront pas remplacés, des services seront externalisés (voir p. 20). Et la France n’est pas seule dans ce cas. La même chose se prépare d’ailleurs chez Amadeus en Allemagne. Le pire n’est pas encore arrivé que le GDS s’y prépare déjà. Prendre les bonnes décisions au bon moment, c’est bien là l’une des clés du succès.