Les Français sont cramés ! Pas une thune, pas d’oseille, quelques picaillons tout au plus. Et ça fait trois ans que ça dure ! Trois ans que le pouvoir d’achat est en baisse ou fait, au mieux, du surplace. Avec la hausse du pétrole, la perte de pouvoir d’achat durement ressentie par les Français lors du passage à l’euro s’est accélérée. La flambée des prix pétroliers s’est en effet traduite pour chaque ménage par un surcoût de 100 euros en 2004 et de 200 euros en 2005. Sans compter le reste, tout le reste. Résultat : pour les professionnels du tourisme, la cote d’alerte est dépassée depuis le mois de juillet. Si le bilan annuel des tour-opérateurs, que le Ceto vient de rendre public (lire pages 8 et 9) est somme toute positif, c’est uniquement en raison de leur très bon début d’année. Mais depuis, c’est l’hallali et les réservations sont en chute libre. L’hiver s’annonce même comme l’un des pires jamais traversés par les TO. « Une entrée de saison que les acteurs n’ont pas connue depuis des années, confirme René-Marc Chikli, le président du Ceto, peut-être pire que 2001 où l’on connaissait un phénomène de report ». De leur côté, les agences corroborent évidemment la tendance, avec un bémol toutefois : si le nombre de dossiers est assurément en forte baisse, leur valeur est en hausse et il n’est pas rare de boucler des ventes à plusieurs milliers, voire plusieurs dizaines de milliers d’euros. Le haut de gamme continue donc de se porter comme un charme au contraire du moyen de gamme (mais existe-t-il encore ?) et de l’entrée de gamme, ce qui est beaucoup plus surprenant. Que faut-il faire dans ces cas-là ? Pas le choix. Il faut attendre le retour de la croissance, un peu comme les Indiens comptent sur la danse de la pluie en période de sécheresse. Et heureusement, alléluia, hosanna, l’Insee vient enfin d’annoncer une bonne nouvelle en se montrant optimiste pour 2006. La baisse du chômage et le reflux des prix du pétrole devraient en effet, selon ses experts, se matérialiser par un supplément de pouvoir d’achat. Ce qu’ils ne disent pas, en revanche, c’est que le montant astronomique de la dette française, de 1 100 milliards d’euros (sans compter les engagements sur les retraites des fonctionnaires, soit 900 milliards d’euros !), fait peser une lourde menace sur l’augmentation des prélèvements obligatoires. Mais bon, au point où on en est, on ne va pas faire la fine bouche et on se contentera d’une croissance de 2 % en 2006. Voilà une petite note optimiste qui vient à point nommé pour vous souhaiter à toutes et à tous, au nom de Tour hebdo, de très bonnes fêtes de fin d’année.