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Édito

La vie duraille


Publié le : 01.07.2005 I Dernière Mise à jour : 01.07.2005
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La vie duraille I Crédit photo François-Xavier Izenic

Auteur

  • François-Xavier Izenic

On n’est jamais tranquille ! A peine les agences ont-elles digéré la commission zéro dans l’aérien qu’elles doivent affronter les coups de boutoir de la SNCF (lire page 8). Le motif du courroux de la Société nationale ? Les agences prennent des frais sur les billets de train. Pour une nouvelle, c’est une nouvelle ! Ça fait des mois que ça dure, bien avant même la suppression de la commission aérienne le 1er avril et jusqu’ici, la SNCF n’y avait rien trouvé à redire. Et pour cause : les frais demandés aux clients entreprises, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, couvrent la facturation, le risque commercial, les statistiques… et non les coûts liés au statut de mandataire. Alors quelle mouche a piqué la SNCF ? Elle aurait constaté des abus et des augmentations excessives de ces frais de services depuis quelques semaines. Elle a certes raison de s’en offusquer mais cela méritait-il un tel raffut ? En réalité, l’attitude menaçante de la SNCF dissimule mal sa volonté d’exploiter au mieux cette affaire pour mettre la pression sur la distribution et établir les règles du nouveau rapport de force né après le 1er avril. Air France a ouvert la boîte de Pandore, et cet épisode avec la SNCF n’est assurément que le premier d’un long et sans doute douloureux feuilleton. Il illustre en tous les cas la difficulté pour les agences à construire un discours solide sur leur valeur ajoutée. Si ce discours était clair et argumenté, sans doute ces tensions n’auraient-elles pas lieu d’être. Faut dire aussi que certains poussent un peu grand-mère dans les orties. Voilà qu’on apprend maintenant que La Poste du département de la Vienne va distribuer des billets d’entrée du Futuroscope ! La Poste doit se diversifier nous dit-on. Ben voyons ! Et pourquoi pas vendre des pizzas non plus ? Besancenot en pizzaïollo, ça aurait de la gueule ! Ce qui est aberrant dans cette histoire, c’est d’accorder à peu près toutes les libertés à un service public alors que, dans le même temps, la profession d’agent de voyages est l’une des plus réglementées de France. Il y a bien là deux poids, deux mesures. Si déjà La Poste distribuait le courrier en temps et en heure, ce serait pas mal pour tout le monde. Et puis d’ici à ce que La Poste distribue des billets SNCF, il n’y a qu’un pas que les deux entreprises publiques rêveraient, j’en suis sûr, de franchir…

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