Les mesures Villepin en faveur des très petites entreprises ? Les professionnels du tourisme s’en tamponnent ! C’est, du moins, le sentiment de ceux que nous avons interrogés à ce propos (lire pages 6 et 7). Et pour cause : encore faudrait-il avoir confiance en l’avenir pour embaucher. Or, les agences de voyages vivent une révolution structurelle qui les fragilise de facto pour les mois à venir. Ils ne sont sans doute pas nombreux les patrons d’agences qui prendront le risque d’accroître leur masse salariale en cette période d’incertitudes. Au moins le temps de voir, jusqu’à la fin 2006. Sauf que l’arsenal de Dominique de Villepin ne se limite pas aux seules créations d’emplois. Heureusement pour lui d’ailleurs car si tel était le cas, on pourrait douter de son efficacité sachant qu’avec une croissance de 1,5 %, soit le taux prévu en France pour 2005, le secteur marchand ne peut créer d’emplois, mesures d’incitation ou non. En revanche, les textes discutés actuellement au Parlement qui visent à faciliter la transmission des PME vont assurément dans le bon sens, et nul doute que certaines agences de voyages les liront attentivement. Plus globalement, l’attention portée par le gouvernement aux PME et aux très petites entreprises est une bonne nouvelle. Rarement ces dernières auront été à pareille fête. Et c’est bien légitime car ce sont elles et elles seules qui créent des emplois aujourd’hui en France. Reste à retrouver le chemin de la croissance pour que ces créations soient plus nombreuses et plus pérennes. Un bon signe nous est parvenu cette semaine du Ceto (lire interview pages 20 à 22) dont le président, René-Marc Chikli, affirme, chiffres à l’appui, que « la croissance est en train de s’installer ». On voudrait le croire et espérer ainsi que le secteur en finisse avec ces périodes de croissances irrégulières, par à-coups, et retrouve une croissance vertueuse. On n’en est pas encore là, d’autant que les chiffres du Ceto, s’ils sont en effet positifs, sont largement supérieurs à ceux publiés par le COE avec le Snav. Ce qui reviendrait à dire que, si croissance il y a, les fruits en échappent aux agences traditionnelles au profit d’autres canaux de distribution…