Des cadeaux pour stimuler l’emploi, c’est le premier pas surprenant du gouvernement Villepin. On aurait pu s’attendre à davantage de libéralisme, à l’image de la Grande-Bretagne, cette réussite économique qui limite le nombre de sans-emploi en dessous de 5 %. A croire que notre premier ministre a eu vent des tendances outre-Manche. Les dernières statistiques officielles portant sur la consommation des ménages sont finalement inquiétantes. La baisse se situe à – 4 % pour avril après – 2 % en mars. Les Britanniques n’ont-ils plus envie de consommer ? Les bilans de la fin de l’année 2004 évoquaient déjà ce manque d’appétit du consommateur britannique. Une étude récente sur le commerce menée par le cabinet Verdict et rapportée par le très sérieux Sunday Times fait froid dans le dos. Verdict estime que plus de 700 000 emplois commerciaux sont menacés. Et le phénomène se fait également sentir en agence de voyages. La vente des forfaits a pris une courbe descendante inquiétante. Certes, les phénomènes combinés des low cost et du « dynamic packaging » jouent un rôle non négligeable dans ce désintérêt pour le forfait traditionnel qui, plus que la billetterie, a fait vivre les agences de voyages traditionnelles. Ces dernières sont donc contraintes de chercher des revenus complémentaires pour éviter de disparaître. Et pour les points de vente britanniques du groupe TUI, la solution c’est l’immobilier de vacances. Un accord a été passé avec un promoteur qui est prêt à rémunérer non seulement les ventes mais aussi les simples prises de contact avec des clients potentiels ! Agent de voyages ou agent immobilier ? Un mélange des genres que la législation française réprouve. Les plus anciens se souviendront que nos agents de voyages étaient aussi parfois des agents d’assurances jusqu’à ce que le législateur les oblige à une séparation physique des activités. Outre-Manche, le cumul n’est pas « shocking » ! L’imagination au pouvoir, c’est sûrement le côté le plus gratifiant du libéralisme…