Dans un fauteuil. Georges Colson, le président de Fram, a pris la tête du Snav à l’issue d’une élection confortable au cours de laquelle il a recueilli les deux tiers des votes. L’occasion ici de rendre hommage à son adversaire d’un jour, Dominique Vaucy, qui a eu un certain mérite à affronter cette grande figure du tourisme et qui lui a opposé un vrai programme pendant la campagne. Mais on retiendra surtout de cette élection qu’elle est une première à plus d’un titre. C’est en effet la première fois qu’un producteur se voit confier la présidence du syndicat. Les distributeurs qui s’en offusquent ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes : c’est le résultat de longues luttes intestines, de querelles florentines et de rivalités personnelles qui n’ont eu de cesse de miner la représentation des distributeurs au sein du Snav. C’est aussi la première fois qu’un président est issu de la province. Voilà qui peut faire le plus grand bien au syndicat dont l’organisation, très centralisée, avait fini par dresser un mur d’incompréhension entre Paris et la base. Un atout qui ne suffira pas néanmoins à faire de lui le grand réformateur dont le Snav a besoin. Car les dossiers épineux ne manquent pas (lire pages 6 et 7). Ayant toujours fait montre d’un certain conservatisme dans la conduite de ses affaires, le nouveau président sera attendu par toute une partie des adhérents demandeurs d’ouverture et de modernité. La réforme du fonctionnement du Snav, urgente, sera son premier examen de passage. Il donnera le ton de son mandat. Dans tous les cas, Georges Colson ne devra pas avoir peur de la tâche. Car, plus que de simples garrots, certaines des plaies du Snav méritent une chirurgie lourde et énergique. La route est longue mais la pente est raide, comme dit l’impayable Jean-Pierre Raffarin. A l’issue d’un parcours initiatique digne d’Hercule, Georges Colson aura réussi ou non à dépoussiérer cette auguste maison. Après César, Hercule. Il y a quand même une logique dans tout ça.