De passage à Paris, Christophe Hennebelle, vice-président Communications d’Air Canada, et Jean-François Raudin, directeur général France, ont tenu à le rappeler : la compagnie canadienne a définitivement refermé le chapitre de la grève d’août 2025
« Le sujet est derrière nous, nous avons repris un dialogue constructif avec nos partenaires sociaux », assure Christophe Hennebelle. Malgré un impact chiffré à 375 millions de dollars canadiens, la compagnie prévoit de clôturer l’année sur un bénéfice, signe d’un redressement rapide et solide.
Une croissance record à venir
Air Canada aborde désormais une phase d’expansion sans précédent. À l’horizon 2028, son plan stratégique prévoit l’acquisition de 90 nouveaux appareils, pour un chiffre d’affaires projeté de 30 milliards de dollars canadiens. L’année 2026 s’annonce charnière : 35 avions rejoindront la flotte, un record absolu dans l’histoire de la compagnie.
Selon le dernier rapport financier d’Air Canada, ces livraisons comprendront 11 Airbus A321XLR, 18 Airbus A220-300 et deux Boeing 787-10 Dreamliner. Un renouvellement de flotte « historique », selon la direction, qui met l’accent sur la performance environnementale et le confort passager.
Premiers à rejoindre le tarmac : les Airbus A321 XLR, capables d’assurer des vols de 8 700 km tout en réduisant la consommation de carburant. « Le premier entrera en service le 16 mai 2026, suivi de dix autres dans l’année », précise M. Hennebelle. Configurés en 182 sièges dont 14 en vraie classe Affaires, ils ouvriront la voie à une nouvelle génération de liaisons transatlantiques. Dès le printemps, Air Canada reliera Montréal à Palma de Majorque, Toulouse, Dublin et Édimbourg.
Une stratégie globale et connectée
La France, où la compagnie célébrera 75 ans de présence en 2026, reste au cœur de la stratégie européenne du transporteur. Lyon, Nice et Toulouse affichent d’excellentes performances, et Paris-Charles-de-Gaulle bénéficiera d’un salon entièrement rénové d’ici 2026, « plus grand et plus premium », annonce Jean-François Raudin.
Air Canada renforce aussi son rôle d’acteur de la mobilité globale. Depuis janvier 2024, un partenariat avec la SNCF, étendu à Ouigo en 2025, permet d’acheter en une seule transaction un trajet train + vol, avec protection automatique en cas de retard ferroviaire. Un modèle similaire se déploie au Canada, via des accords avec des réseaux de bus régionaux.
Expérience à bord et innovations
Côté passagers, Air Canada poursuit sa montée en gamme. Le wifi haut débit gratuit sera généralisé à toute la flotte en 2026, tandis que le service de boissons gratuites en classe éco s’étend désormais aux destinations « soleil » (Mexique, Caraïbes). « Le rapport coût-bénéfice est excellent, et la satisfaction client explose », glisse M. Hennebelle.
Sur le plan environnemental, la compagnie avance prudemment mais sûrement. Si le carburant d’aviation durable (SAF) ne représente encore qu’1 % de sa consommation, Air Canada se dit « parmi les meilleurs élèves mondiaux », investissant dans la production et la recherche d’alternatives plus vertes. L’entreprise rappelle que l’aérien ne pèse que 2 à 3 % des émissions mondiales de CO₂, contre 8 % pour le transport routier.
Entre ambition et résilience
Air Canada, première compagnie nord-américaine encore en activité après 90 ans d’existence, revendique aujourd’hui son rayonnement sur les six continents. Et sa dynamique s’annonce loin d’être terminée : une croissance de 50 % des opérations d’ici 2030 est envisagée, portée par une flotte modernisée et une offre élargie. « Notre ambition en Europe n’est pas encore assouvie », sourit Christophe Hennebelle. En 2026, de nouvelles destinations viendront s’ajouter à la carte, notamment Budapest, ainsi qu’un partenariat renforcé avec ITA Airways.
Une manière claire de le dire : Air Canada a tourné la page, et la suite s’annonce prometteuse.