Les gouvernements canadien, américain et britannique accusent l'Iran d'avoir abattu accidentellement le Boeing 737 de la compagnie Ukraine International Airlines. Les autorités iraniennes nient toute implication.
Près de 48 heures après le crash mercredi matin d'un Boeing 737 de la compagnie Ukraine International Airlines en Iran, qui a fait 176 victimes, la polémique enfle à propos des causes de l'accident. Dès l'annonce du crash, les autorités iraniennes ont évoqué "une panne d'un moteur de l'appareil due à des raisons techniques". Une information aussitôt reprise sur le site de l'ambassade ukrainienne en Iran, avant d'être rapidement supprimée à la demande du président ukrainien.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes estimaient que le B737 avait été volontairement abattu par l'Iran, alors que le régime avait procédé aux tirs de 22 missiles contre deux bases américaines en Irak, au cours de la nuit de mardi à mercredi. Un scénario rejeté par les experts, pour qui une telle attaque n'est pas réaliste compte tenu de la nationalité de la compagnie et de la présence de passagers Iraniens à bord.
Coup de théâtre la nuit dernière : les autorités américaines et canadiennes assurent que le Boeing d'Ukraine International Airlines a bien été touché accidentellement par un missile iranien. Donald Trump a été le premier à s'exprimer, tâclant les explications données par l'Iran : "Certaines personnes disent que c'est un problème mécanique mais, personnellement, je ne pense pas que cela soit une question", a lâché le Président américain.
Le Canada et le Royaume-Uni croient à la thèse du missile
Plusieurs médias américains, dont Fox News, le Washington Post et Newsweek, ont également relayé des indiscrétions des services de renseignements américains, qualifiant de "hautement probable" la version d'un tir de missile accidentel. Le New York Times a quant à lui publié sur son site une vidéo amateur qui montrerait un missile montant vers le ciel et touchant l'avion. Le journal assure que les images ont été prises à proximité de l'endroit où l'avion s'est écrasé.
Alors que 63 ressortissants canadiens sont décédés dans l'accident, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a pris la parole pour affirmer être en possession de "renseignements provenant de plusieurs sources, dont les services de renseignements canadiens, qui prouvent que l'avion a été abattu par un missile sol-air iranien". "Cela pourrait bien avoir été involontaire", poursuit Justin Trudeau. Le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est lui aussi exprimé, affirmant avoir des preuves de l'implication de Téhéran et du fait que cela pourrait être accidentel. Selon le dernier bilan, 4 Britanniques figurent parmi les victimes.
L'enquête s'annonce en tout cas particulièrement compliquée, dans un contexte très tendu entre les États-Unis et l'Iran. Les autorités iraniennes ont annoncé mercredi que les équipes de secours avaient retrouvé les deux boîtes noires de l'appareil mais qu'il était hors de question de les envoyer aux États-Unis pour l'analyse. En revanche, Téhéran a invité Boeing, à prendre part à l'enquête et une cinquantaine d'experts ukrainiens sont arrivés hier à Téhéran. Ce matin, le président de l'Organisation de l'aviation civile iranienne a fermement écarté la thèse de l'erreur de tir. "Une chose est sûre, cet avion n'a pas été touché par un missile", a-t-il insisté.