Après les tirs de missiles iraniens contre des bases américaines en Irak, plusieurs compagnies aériennes ont suspendu le survol de la région. Une décision qui a plusieurs impacts.
Dès les premiers tirs de missiles iraniens contre deux bases américaines en Irak mardi soir, la réaction de l'agence fédérale de l'aviation américaine a été immédiate : la FAA a aussitôt interdit aux avions civils américains de survoler l'Irak, l'Iran et le Golfe. Et hier matin, alors que 22 missiles iraniens s'étaient abattus sur les bases d'Aïn al-Assad et d'Erbil, plusieurs compagnies aériennes annonçaient la suspension jusqu'à nouvel ordre des survols de l'Irak et de l'Iran.
Parmi les compagnies : Air France-KLM, le groupe Lufthansa, LOT, Air Canada, Air India, Singapore Airlines, Malaysia Airlines, Vietnam Airlines, EVA Air ou encore Qantas. Pas question de prendre le moindre risque, alors que reste à l'esprit l'accident du Boeing 777-200ER de Malaysia Airlines, abattu au-dessus de l'Ukraine en juillet 2014 par un missile tiré par les forces des séparatistes pro-russes.
Des temps de vol rallongés
Les compagnies ont donc immédiatement adopté des routes alternatives et les vols reliant l'Europe à l'Asie contournent désormais l'Iran et l'Irak par le Nord, en passant au-dessus de la Georgie, de l'Azerbaïdjan et du Turkménistan. Avec deux conséquences qui s'enchaînent : le contournement provoque un allongement des vols qui entraîne des coûts supplémentaires en termes de carburant. Qantas précise ainsi que son vol entre Londres et Perth subit un temps de vol supplémentaire de 40 minutes. La compagnie polonaise LOT assure de son côté que les routes de ses vols vers l'Inde, Singapour, le Sri Lanka et la Thaïlande ont été modifiées mais sans affecter la durée des vols.
Le fait d'annoncer publiquement ces suspensions n'est pas anodin non plus en termes de communication : les compagnies trouvent l'occasion de marteler le fait qu'elle veille de près à la sécurité de leurs passagers. Le cas de Vietnam Airlines est révélateur : la compagnie vietnamienne a effectivement annoncé sa décision d'éviter les "zones d’instabilité potentielles" au Moyen-Orient, alors qu'aucun de ses vols ne traverse les espaces iranien ou irakien.
Les compagnies japonaises ANA et JAL et la hongkongaise Cathay Pacific ont, elles aussi, pris la parole pour rassurer leurs passagers concernant les itinéraires empruntés. A l'inverse, Qatar Airways, Turkish Airlines, Aeroflot, British Airways et Virgin Atlantic conservent leurs routes comme si de rien n'était. Emirates vient également de reprendre ses survols, tout comme Oman Air et Etihad. Les compagnies aériennes agissent en ordre dispersé !