Le groupe vient de publier ses résultats trimestriels. Si l’été a montré quelques signes de reprise, septembre a été décevant. La fin de l’année s’annonce très difficile.
Le groupe Air France-KLM a encore perdu 1,6 milliard d'euros au troisième trimestre avec un trafic amputé de plus de moitié. Le groupe avait déjà perdu 1,8 milliard d'euros au premier trimestre et 2,6 milliards d’euros au second trimestre.
Si les mois de juillet et août ont été "relativement forts en termes de trafic", septembre a été "décevant, affecté par la restriction des mesures de voyage", a indiqué vendredi le groupe franco-néerlandais dans un communiqué.
Le CA du groupe divisé par 3
La perte nette s'est élevée à 1,665 milliard d'euros au troisième trimestre, soit une chute de 2,027 milliards d'euros par rapport à la même période de l'année dernière. Elle comprend une provision pour restructuration de 565 millions d'euros, une sur-couverture de carburant liée au Covid-19 de 39 millions d'euros et une dépréciation de la flotte de 31 millions d'euros.
Le chiffre d'affaires du groupe a, quant à lui, été divisé par trois au troisième trimestre, atteignant 2,5 milliards d'euros contre 7,6 milliards d’euros pour la même période l'an dernier, tandis que le trafic était réduit à 40%. Le groupe a enregistré un résultat d'exploitation de -1 milliard d'euros, en baisse de -1,9 milliard d'euros par rapport à l'année dernière.
Pour Transavia, les niveaux d'activité ont atteint près de 55% du niveau de l'année dernière avec une recette unitaire en baisse de -30,2% par rapport au troisième trimestre 2019. Les routes vers l’Espagne, la Grèce, le Portugal et l’Italie ont été les plus résistantes au cours du trimestre. Toutefois, les restrictions sévères des voyages des Pays-Bas vers l'Espagne et la Grèce au cours du troisième trimestre ont affecté les niveaux d'activité et le taux de remplissage.
Le groupe précise que "Transavia France va étendre son opération domestique française à partir de novembre 2020 à partir des aéroports de Paris Orly et de province.Toutefois, la résurgence du Covid-19 et les restrictions aux frontières ont ralenti la reprise du trafic de Transavia".
Une fin d’année très difficile
Pour le quatrième trimestre, "la visibilité sur la reprise de la demande est limitée car le comportement de réservation des clients est beaucoup plus orienté vers le court terme", souligne le groupe et il "dépend aussi fortement des restrictions de voyage imposées, en particulier sur le réseau long-courrier".
Mais "la période de confinement en vigueur depuis ce jour en France est une nouvelle difficulté qui va peser sur les activités du groupe", ajoute-t-il. Ainsi, Air France ne proposera que 35% du nombre de sièges par rapport au quatrième trimestre 2019.
Un plan de réduction des coûts
Pour faire face à la crise et à la nouvelle réalité, le groupe Air France-KLM accélère donc ses plans de transformation. Tout d’abord, afin de mieux adapter la flotte à la baisse de la demande des passagers, le groupe poursuit le retrait progressif des appareils Airbus 380, Airbus 340, Boeing 747, Canadair Jet et Embraer 145 afin de réaliser des économies et des gains d'efficacité grâce à l'exploitation d'un nombre réduit de types d'avions.
Le groupe taille également dans ses effectifs. Le plan de restructuration de KLM prévoit une réduction de 5 000 ETP (équivalents temps plein) d’ici fin 2020.
Le plan de restructuration d'Air France prévoit quant à lui une réduction de 4 000 ETP fin 2020 et un total de 8 500 ETP d’ici 2022. Le groupe précise que "le plan soumis au gouvernement français respecte les conditions d'aides d'État". De plus, la mise en place d'une activité partielle de longue durée est en cours de discussion avec les syndicats représentatifs.
Le groupe disposait de 12,4 milliards d'euros de liquidités ou de lignes de crédit au 30 septembre. Il a obtenu au printemps des aides des gouvernements néerlandais et français de respectivement 3,4 et 7 milliards d'euros sous forme de prêts directs et garantis.