Entre fermetures, suppressions de postes et recours juridiques, le tourisme institutionnel francilien traverse une zone de turbulences
Alors que le bureau d’accueil de Paris je t’aime reste fermé depuis janvier 2025, les derniers conseillers en séjour se battent pour conserver leur poste. Dans le même temps, le Val-de-Marne s’apprête à dissoudre son comité départemental du tourisme, suscitant l’inquiétude des acteurs du secteur.
Paris Je T’aime : le bureau d’accueil touristique fermé depuis janvier, les conseillers en séjour dans l’incertitude
Fermé depuis le 13 janvier 2025, le bureau d’accueil de l’Office de Tourisme et des Congrès de Paris, rebaptisé Paris je t’aime à l’été 2023, n’a toujours pas rouvert ses portes. Une fermeture qui laisse sur le carreau les derniers conseillers en séjour multilingues, pour la plupart des salariés expérimentés comptant plusieurs décennies de service.
À ce jour, il ne reste que deux conseillères, toutes deux en dispense d’activité faute de bureau, tandis que leurs collègues ont été licenciés. La direction justifie ces suppressions de postes par la nécessité de “préserver la compétitivité” de l’association pourtant à but non lucratif.
Des licenciements suspendus par l’Inspection du travail
Les deux conseillères encore sous contrat sont membres du CSE et représentantes du personnel. Leurs licenciements ont été refusés par l’Inspection du travail, mais la direction de Paris je t’aime a déposé un recours auprès du ministère du Travail. Une nouvelle convocation devant la DREETS est prévue pour fin novembre.
Elles affirment vouloir rester sous contrat « le plus longtemps possible », espérant qu’un bureau d’accueil puisse rouvrir prochainement.
Une situation incomprise malgré un soutien financier conséquent
Entre 2019 et 2024, Paris je t’aime a perçu 36 millions d’euros de subventions publiques, toutes sources confondues. Les anciennes équipes disent ne pas comprendre comment l’organisme peut rencontrer aujourd’hui de graves difficultés financières avec une telle aide.
Elles appellent à un retour d’un accueil touristique officiel à Paris, estimant que la capitale ne peut se priver d’un point d’information à la hauteur de son image de première destination touristique mondiale.
La dissolution du CDT du Val-de-Marne alimente les inquiétudes
L’annonce de la dissolution du Comité départemental du tourisme du Val-de-Marne (Val-de-Marne Tourisme & Loisirs) est venue renforcer leur désarroi. Selon les élues locales et plusieurs représentants du secteur, cette décision aurait été prise sans consultation préalable ni étude d’impact, alors même que le CDT était reconnu pour son efficacité et son rôle clé dans l’attractivité du territoire.
Les anciennes conseillères de Paris je t’aime disent vouloir soutenir leurs collègues du Val-de-Marne, voyant dans ces décisions successives une fragilisation inquiétante du réseau institutionnel du tourisme francilien.
Un dossier désormais politique
Alors que les élections municipales se profilent pour mars prochain, le groupe Union Capitale, dans l’opposition à la Ville de Paris, a d’ores et déjà apporté son soutien aux deux salariées.
Reste à voir si cette mobilisation permettra de rouvrir un accueil touristique officiel dans la capitale, ou si Paris devra continuer, pour la première fois de son histoire, à se passer d’un guichet d’information en présentiel.