Faut-il encore investir sur les marchés financiers ?
La hausse des marchés actions et la progression continue des grandes entreprises technologiques ont amené de nombreux observateurs à craindre une bulle. Nous souhaitons vous délivrer notre analyse mais également vous parler monnaie et plus particulièrement du dollar américain.
En effet, souvenez-vous, je souhaitais rédiger le dernier point marché sur le dollar américain, sur l’énergie avec un focus sur l’éolien et les horribles parcs éoliens maritimes, que je rencontre dans mes navigations, mais l’actualité politique française en avait décidé autrement.
Faut-il encore investir sur les marchés financiers ?
En effet l’année 2025 a été particulière sur le plan des indices boursiers, souvenons-nous du départ en fanfare, à la suite de l’élection de Donald TRUMP, puis de la chute brutale à l’annonce des droits de douane américains, le fameux jour de la libération – le 2 avril. Nous avons connu de véritables montagnes russes !
Imaginons un instant ce qu’il se passerait (aux USA) si les tendances observées depuis le début de cette année se poursuivaient de manière linéaire jusqu’à la fin de l’année ?
Le taux de change du dollar continue de baisser. Jusqu'à présent, la perte de valeur est d'environ 12 %. Cela rend les importations de marchandises américaines plus chères et les exportations moins chères.
Les importations de marchandises deviendront également plus chères en raison des droits de douane américains qui entrent désormais en vigueur. Exemple : les importations brésiliennes aux États-Unis sont soumises à des droits de douane de 50 %. Le café aux États-Unis coûtera donc 50 % plus cher à la frontière. Les bonbons aux herbes Ricola, les pralines suisses et les montres coûteront 39 % plus cher.
La règle d'exception de minimis s'applique aux petits colis de faible valeur marchande. Comme la plupart des entreprises de transport n'expédient plus de colis aux États-Unis, seuls quelques produits de consommation, mais nettement plus chers, arrivent aux États-Unis.
Les entreprises américaines pourraient désormais prendre le relais, mais rares sont celles qui sont en mesure de produire des baskets, des t-shirts, des maillots de bain, des téléviseurs ou des articles de bricolage dans les quantités et aux prix requis.
Les voitures vont devenir plus chères, car l'acier et le cuivre utilisés dans leur fabrication, ainsi que toutes les importations automobiles ne provenant pas du Canada ou du Mexique, seront soumis à des taxes élevées. Les acheteurs de voitures devront garder leurs véhicules plus longtemps.
La Chine continue de refuser d'exporter des terres rares vers les États-Unis, ce qui entraîne l'arrêt de la production dans certaines branches industrielles.
Les aliments pour animaux deviennent nettement moins chers, car les agriculteurs américains ne peuvent plus exporter vers la Chine. En effet, les Chinois n'achètent plus aux États-Unis, mais en Amérique du Sud. Une situation difficile pour les agriculteurs américains dont les trois quarts sont surendettés.
Les Canadiens ne vont plus passer l’hiver en Floride et ne se rendent plus à Las Vegas pour jouer. Les faillites menacent l’hôtellerie et les restaurants déplorent une faible fréquentation.
Cela entraîne une hausse des prix dans le commerce de détail aux États-Unis. Selon nos informations les prix ont déjà augmenté de 10 % (pour les consommateurs américains) et pourraient encore augmenter de 5 % d'ici la fin de l'année.
Jerome Powell doit baisser les taux d'intérêt en raison de la faiblesse de la conjoncture. Cela réduit les flux financiers internationaux vers les États-Unis et le dollar continue de se déprécier. Cela alimente encore davantage l'inflation.
Les investisseurs inquiets achètent davantage d'or (et aussi de bitcoins) pour se protéger. Leur prix continue d'augmenter.
Les défaillances mentales de Trump s'aggravent. Il mentionne de plus en plus souvent des gouverneurs qui n'existent pas, des lois qu'il n'a jamais promulguées, des guerres qu'il aurait prétendument terminées. Il s'affaiblit également physiquement. Il a désormais du mal à monter les marches d'un avion. Mais cela ne l'empêche pas encore de faire glisser une balle de golf au bon endroit sur le terrain et de remporter la partie. Par ailleurs, les dossiers Epstein révèlent une amitié chaleureuse entre les deux hommes.
Une nouvelle dynamique se met en place au sein du gouvernement. Le nouveau « secrétaire à la Guerre » aimerait bien utiliser ses armes, à l'étranger ou sur le territoire national. Le vice-président réaffirme qu'il serait bien sûr prêt à prendre immédiatement la relève en tant que nouveau président dans le cas difficilement imaginable où Trump viendrait à décéder. Le Parti républicain se détourne de plus en plus de son président, qui lui avait promis la paix, la prospérité, la stabilité des prix et un budget raisonnablement financé.
Pendant ce temps, en Asie, Xi Jing Ping tient de plus en plus sa cour à Pékin. Les nations exportatrices sud-américaines que sont le Brésil et l'Argentine sont liées par des contrats de livraison à long terme, un accord commercial est conclu avec l'Inde et la Chine adhère à la zone de libre-échange de l'AFTA en Asie du Sud-Est. L'ancienne amitié avec la Russie se traduit par des livraisons d'armes continues pour la guerre menée en Ukraine.
Pendant ce temps, en Allemagne : l'économie progresse difficilement et est essentiellement soutenue par des projets d'armement et d'infrastructure.
La grande offensive électrique des constructeurs automobiles allemands est un échec : les nouvelles voitures semblent trop lourdes et n'offrent pas beaucoup plus aux clients que les produits étrangers, mais à des prix beaucoup plus élevés. Les exportations allemandes s'effondrent, car l'important marché américain est en grande partie perdu. De nombreuses petites et moyennes entreprises pourraient faire faillite.
Le chancelier Merz et Lars Klingbeil (politicien du SPD) parlent désormais sérieusement d'un démantèlement de l'État providence, car une partie du SPD commence à comprendre qu'un gouvernement d’extrême droite AFD, de plus en plus probable, ne laissera plus aucune place au parti social-démocrate. Mais toujours rien en matière de réduction de la bureaucratie et de numérisation.
Mais dans ce cas quel serait l’impact sur les marchés financiers ?
Clairement, la baisse des taux d'intérêt aura un effet légèrement positif sur le cours des actions.
La faiblesse du dollar, (voir plus bas) rend les actions américaines moins attrayantes.
L'Europe et l'Asie ont leurs propres économies et peuvent échapper à cette faiblesse.
Sur le marché des taux d'intérêt, l'incertitude est très forte concernant les taux à long terme, c'est pourquoi il est préférable de privilégier les échéances moyennes. L'or et le bitcoin ont un potentiel d'appréciation dans ce contexte d'incertitude.
Alors comment expliqué que les indices boursiers américains battent record sur record ?
En effet, le marché boursier se porte plutôt très bien, en particulier aux Etats-Unis où les remous liés au retour au pouvoir de Donald Trump ont été effacés. L'indice le plus emblématique de Wall Street, le S&P 500, continue à défricher des terres inconnues : 6 664 le 17 octobre après un plus haut historique à 6 764 points.
Il affiche 13,38% de hausse depuis le 1er janvier, après avoir perdu jusqu'à 12,6%. C'était au soir du 8 avril, lorsque la Maison Blanche avait terrorisé le monde financier en infligeant des droits de douane punitifs à des dizaines de pays.
Depuis, les marchés actions américains ont rebondi de 26%. L'Europe ne démérite pas avec un Euro Stoxx 50 à + 14.53% depuis le début de l’année et un stoxx Europe 600 à + 11,55%.
L'optimisme des investisseurs américains a été conforté par la reprise des baisses de taux de la banque centrale américaine. Les taux US sont toujours parmi les plus élevés des grandes économies, mais les financiers pensent qu'ils vont encore baisser deux fois cette année. De quoi remettre du carburant dans le moteur boursier.
Cependant, le mouvement n'embarque pas tout le monde. Le marché obligataire reste prudent, car il craint toujours les pressions inflationnistes nées des droits de douane et de l'isolationnisme des Etats-Unis. Le rendement des bons du Trésor US à 10 ans est légèrement remonté depuis la baisse des taux de la Fed, ce qui est contre-intuitif. La vigueur des placements sécurisés, l’or en tête, va dans le même sens d'une certaine prudence sur l'évolution des taux.
J'en profite pour faire un rappel historique. En général, le marché obligataire est trop prudent, pour de multiples raisons, qui tiennent à son conservatisme, à sa structure et à sa philosophie même. Par conséquent, c'est le marché des actions qui a le plus souvent raison. Mais quand il a tort, il a vraiment tort et cela aboutit à des plongeons mémorables.
Alors sommes-nous toujours sur un bull market ou sur une bulle ?
L'histoire montre que les bulles sont souvent alimentées par l'exubérance qui se développe autour d'une technologie transformatrice, attirant les investisseurs, les capitaux et les nouveaux entrants. Les bulles se caractérisent généralement par une hausse rapide des prix des actifs, des valorisations extrêmes et des risques systémiques importants dus à l'augmentation de l'endettement.
Certains éléments du comportement des investisseurs et de la valorisation du marché actuels rappellent les bulles précédentes, notamment la hausse des valorisations absolues, la forte concentration du marché, l'augmentation de l'intensité capitalistique des grandes entreprises et l'émergence du financement par les fournisseurs. Cependant, nous constatons des différences clés : premièrement, l'appréciation du secteur technologique a jusqu'à présent été motivée par la croissance fondamentale des entreprises plutôt que par une spéculation irrationnelle sur la croissance future. Deuxièmement, les grandes entreprises qui ont enregistré les rendements les plus élevés ont des bilans très solides.
Troisièmement, le domaine de l'IA a jusqu'à présent été dominé par quelques acteurs établis. Or la plupart des bulles se forment dans une période de forte concurrence, lorsque les investisseurs et les nouveaux entrants affluent dans le secteur.
Surtout, les bulles ont tendance à se développer lorsqu'il y a une hausse combinée des prix des actions et des valorisations, de sorte que la valeur globale des entreprises associées à l'innovation dépasse les flux de trésorerie potentiels futurs qu'elle est susceptible de générer. Les valorisations du secteur technologique sont chères, mais pas encore au niveau des bulles historiques.
Prenons un exemple : Alphabet – maison mère de google :
Alphabète est l'un des rares groupes capables de combiner en interne trois couches critiques de la chaîne de valeur de l'IA : la donnée, le modèle et le calcul.
Son avantage compétitif réside dans cette intégration totale, soutenu par des investissements massifs dans ses propres semi-conducteurs (TPU), une plateforme cloud en forte accélération et une base utilisateur de plus de 3,5 milliards d'individus actifs sur ses services.
Les TPU (Tensor Processing Units) développés par Google et produit par Broadcom et TSMC constituent un avantage stratégique décisif. Ils seront 57% plus performants en 2026 qu'un an plus tôt, selon les projections internes, et leur usage est strictement réservé à l'écosystème Google.
Là où Microsoft, Méta ou Open AI doivent acheter leur TPU à NVIDIA, Google maîtrise la chaîne de production et d'optimisation logicielle, lui permettant d'entraîner et d'exécuter Gemini à un coût marginal bien inférieur.
De plus, la division Google Cloud Plateforme (GCP) devient le 2nd pilier de création de valeur. Son chiffre d'affaires devrait croître de 35% en 2026 et 30% en 2027. Cette accélération provient notamment du contrat Méta-Google Cloud évalué à 10 milliards de dollars sur 6 ans et du fait que 9 des 10 principaux laboratoires d'IA mondiaux utilisent désormais GCP pour l'entraînement de leur modèle.
Le Search reste quant à lui extraordinairement résiliant avec une croissance de 10% attendue en 2026 et 8% en 2027. La part de marché de Google est au-dessus de 90% sur desktop et mobile.
Résultat alphabet parvient à financer la révolution de l'IA sur fonds propres sans compromettre sa politique de retour aux actionnaires.
En 2024 le groupe a racheté plus de 62 milliards de dollars d'actions, et les flux distribuables devraient encore s'élargir à mesure que les nouveaux produits d’IA (Gemini / AI Mode) se monétisent. Le titre est aujourd'hui valorisé 22 fois le bénéfice attendu pour le consensus en 2026, soit un léger premium par rapport à sa moyenne historique sur 5 ans (20x), mais cohérent avec son profil de croissance structurelle et de rentabilité hors normes.
En conclusion, pour répondre sur ce point : La progression soutenue des entreprises actives dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA) devrait, selon nous, continuer de soutenir les principaux indices boursiers, en particulier aux États-Unis et en Chine, où l’exposition à l’IA demeure la plus significative. Plus généralement, des facteurs tels que la baisse des taux d’intérêt américains, la solidité des bénéfices et la résilience des fondamentaux économiques devraient favoriser une nouvelle appréciation des marchés actions mondiaux au cours des douze prochains mois.
SAS au capital de 1.759.697,50 € - RCS 752 220 251 - N° ORIAS : 12 067 299 - APE 6622 Z - Activités : Conseil en gestion de patrimoine / Conseil en investissement financier / Démarchage bancaire et financier / Courtage en assurance sous le contrôle de l’ACPR / Agence immobilière - Membre de la Caisse de Garantie des Professionnels de l’Assurance RCPIP0269 et GFIIP0269 – Carte de transactions immobilières et fonds de commerce n° CPI 7501 2018 000 031 982 - Statut CIF auprès de la CNCGP CA sous le n°4514 association agréée par l’AMF.
Focus sur la monnaie et le dollar : « Money is what money does »
La monnaie est avant tout une unité de compte, l'étalon des valeurs servant à exprimer tous les prix. Elle sert de référence pour exprimer les autres valeurs et sa propre valeur doit être moins instable dans le temps que celle des autres biens et services.
C’est pourquoi, le bitcoin, du fait de sa grande volatilité intrinsèque, ne peut pas remplir cette fonction d'unité de compte. A la rigueur, seuls les stablecoins (ou jetons numérique stable) pourraient prétendre servir d'unité de compte, à condition bien sûr de mériter empiriquement ce qualificatif de « stable ». En pratique certains stablecoins se sont révélés aussi instables que le bitcoin ou d'autres crypto actifs.
La monnaie sert également d'intermédiaire entre les échanges. Dans une économie monétaire les biens achètent la monnaie, la monnaie achète les biens mais les biens n'achètent pas les biens. Le propre d'une économie de troc, c'est justement que les biens s'échangent directement entre eux. Dans une économie monétaire, il existe au moins un actif exerçant la fonction d'intermédiaire entre les échanges : c'est la fonction transactionnelle de la monnaie.
La troisième fonction c’est la réserve de valeur. Je conserve de la monnaie par-devers moi (la demande de monnaie) parce que pour des motifs de précaution ou bien de spéculation je souhaite la dépenser plus tard. Cette fonction de la monnaie revêt une dimension inter-temporel car elle relie le présent à une vision de l'avenir à travers les anticipations de chacun.
Une monnaie est dite complète lorsqu’elle remplit ces 3 fonctions.
Il n’y a pas de monnaie sans confiance :
Même dans les économies où la monnaie est principalement créée par les banques, ce qui est très largement le cas dans les économies développées, elle repose avant tout sur la confiance : confiance dans les signes monétaires émis par l'état ou la Banque centrale, confiance dans les établissements de crédit qui émettent la monnaie privée, confiance finalement dans l'ensemble du système de paiement et du système financier.
C'est pourquoi l'on peut considérer que dans tous les cas, que celle-ci soit scripturale, électronique, métal frappé ou billet, il n'y a pas de monnaie sans confiance.
Sommes-nous dans un processus de dédollarisation ?
La dédollarisation devient une question populaire et controversée non seulement parmi les économistes et les organisations internationales, mais aussi parmi les médias et le public en général.
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L'attention actuelle portée à l'évolution du rôle et des parts de marché du dollar américain a été renforcée par la conjonction de plusieurs facteurs :
- croissante de la Chine en termes économiques et géopolitiques
- conflit commercial structurel est également non commercial entre les États-Unis et la Chine
- sanctions économiques américaines contre la Russie depuis 2014 et surtout depuis l'invasion de l'Ukraine
- nouvelle ambition des pays membres du groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde Chine, Afrique du Sud)
- résilience de l'euro malgré la crise systémique de la dette durant la période 2010 2014
Mais regardons les faits afin de tenter de nous projeter sur les 10 prochaines années :
Deux monnaies de réserve affichent, de loin, les plus grandes parts de marché, quel que soit l'indicateur retenu. Selon tous les critères, deux principales monnaies de réserve, le dollar et l'euro, dominent. L'écart entre les deux principales monnaies et les autres et si énormes que les autres monnaies, y compris le yuan, joue un rôle marginal.
Il est clair que le yen et la livre sterling appartiennent désormais à la 2e division en ce qui concerne leur rôle international. La livre sterling continue de résister avec 5% de parts de marché, malgré le Brexit, et ce grâce à certaines forces au sein du Commonwealth. Il faut reconnaître que la City a globalement conservé son rôle international, notamment pour les instruments financiers libellés en euros malgré le Brexit.
Aujourd'hui le yen n'est même pas une monnaie régionale lorsque 2 pays asiatiques importent ou exportent l'un vers l'autre ils font généralement appel au dollar à l'euro et éventuellement au yuan pour facturer leurs échanges bilatéraux.
En ce qui concerne les monnaies de réserve et contrairement au football quand on appartient à la 2e division on ne peut jamais espérer revenir en première division. Une sorte d'effet de cliquet créé ici une irréversibilité totale. Cela s'applique au yen à la livre sterling certainement pas au yuan qui pourrait rejoindre la première division dans quelques années formant une triade avec le dollar et l'euro.
La part de marché du dollar dans les réserves des banques centrales a chuté à 59% en 2024 contre 71% en 2000. Cette baisse a été progressive au bénéfice du yuan et de l'euro mais aussi des monnaies de réserve non traditionnelles comme le dollar australien ou le dollar canadien. La baisse de la part du dollar reflète une demande de diversification de la part des banques centrales non américaines. Cette baisse a eu lieu au cours de la période 2015 2019. Depuis 2020 et jusqu'à présent la part du dollar est restée assez stable avec une faible variabilité autour de 59% et il est prouvé que la fluctuation des taux de change ne modifie pas le pourcentage de parts de marché.
Le paradoxe de TRIFFIN :
C’est un paradoxe économique dans lequel se trouvent les pays dont la monnaie est une monnaie de réserve internationale. Ce pays, alors qu’il est dominant, doit nécessairement être en déficit commercial pour que les agents économiques non-résidents détiennent sa monnaie. Être le pays de référence dans le système monétaire international exige donc d’être constamment en déficit, or, en l’étant trop longtemps, les agents perdent confiance dans la monnaie, ce qui accélère la fin du statut de la monnaie comme hégémonique.
Concrètement le financement de la croissance mondiale nécessite d'injecter beaucoup plus de dollars dans le système, mais, à un moment donné, trop de créations monétaires en USD pourraient tuer la confiance dans la monnaie de réserve.
Globalement, jusqu'à présent, le dollar a échappé au paradoxe de Triffin. Cette résilience pourrait s'expliquer par un mélange de facteurs positifs et négatifs :
- persistance d'assez bons résultats macroéconomiques de l'économie américaine (croissance, productivité, plein-emploi)
- prédominance militaire des États-Unis
- profondeur et la liquidité du système financier américain et de ses marchés par rapport aux autres places financières
- aussi le comportement d'inertie des agents économiques et l'absence d'un substitut parfait à la monnaie américaine.
Ou Allons-nous sur les 10 prochaines années ?
L’Euro affiche des parts de marché relativement stable autour de 20% au niveau mondial mais pourrait gagner du terrain tout en restant derrière le dollar. Il commencerait à être concurrencé par le yuan.
Les BRICS en tant que groupe gagneront du terrain en termes économiques et démographiques mais beaucoup moins en termes monétaires.
Le yuan va gagner des parts de marchés, peut-être qu’il arriverait à 10% sachant qu’il est à moins de 5% aujourd’hui.
Aussi, le scénario le plus probable est que le dollar va être contesté par l'euro et par le yuan sans être toutefois remplacé. Ces deux monnaies vont améliorer leur crédibilité et leur réputation mais elles resteront des substituts imparfaits à la monnaie américaine.
La plupart des matières premières négociées sur les marchés internationaux continueront d'être libellés et payés en dollars.
Pourquoi les perspectives si favorables pour la devise américaine ?
Car dans la prochaine décennie le dollar restera le principal actif sans risque des portefeuilles malgré la fragilité budgétaire persistante des États-Unis et leur déficit jumeaux (on revient ici sur le paradoxe de TRIFFIN et ses limites). Parce que le dollar continuera de bénéficier de la domination économique, technologique, culturelle et militaire des États-Unis. Parce que comme nous l'avons dit précédemment le dollar continuera d'être la monnaie du dernier recours, même pour des pays comme les BRICS ou les BRICS élargies. Le groupe des BRICS+ s'efforcera d'accélérer le processus de dédollarisation mais avec un succès limité.
Conclusion :
Dans ce contexte, vous l’aurez compris, nous privilégions toujours les Actions / le secteur de l’IA avec le fonds IAM Artificial Intelligence, et surtout et toujours la classe d’actif des produits à « promesse » ou structurés pour diminuer la partie risque tout en obtenant du rendement, sans oublier un fonds indexé sur l’indice mondial le MSCI World en fonds de portefeuille.
Par Patrick GAUTIER - Directeur Gestion Privée Paris Valoria Capital