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Economie

Chili : la tension ne retombe pas malgré les annonces du président


Publié le : 24.10.2019 I Dernière Mise à jour : 24.10.2019
Le Chili connaît depuis le 18 octobre ses pires violences en une trentaine d'années, liées à une explosion de colère populaire qui se traduit par des protestations et des pillages. I Crédit photo Adobe Stock

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  • Céline Perronnet (avec AFP)

Depuis une semaine, étudiants, syndicats, professionnels de santé et enseignants protestent contre les inégalités économiques dans le pays.

Pas de retour au calme en vue au Chili. Des milliers de personnes ont de nouveau manifesté à Santiago et dans d'autres villes du Chili hier, au premier jour d'une grève générale convoquée en pleine crise sociale.

Le gouvernement chilien a annoncé mercredi le rappel de réservistes de l'armée, afin d'assurer un soutien « logistique et administratif » aux quelque 20 000 militaires déployés dans les rues du pays, une première depuis la fin de la dictature du général Augusto Pinochet.

Le Chili connaît en effet depuis le 18 octobre ses pires violences en une trentaine d'années, liées à une explosion de colère populaire qui se traduit par des protestations et des pillages, malgré les gestes du président conservateur Sebastian Piñera en vue d'apaiser la situation.

Le président demande « pardon »

Les annonces du président sont « une farce », déplorait Ximena Gutierrez, une manifestante. « Il croit qu'il va calmer le peuple avec ça ? Non, il ne va pas le calmer, cela va continuer, car nous n'allons pas nous taire », a-t-elle déclaré à l'AFP.

Sebastian Piñera a annoncé une augmentation de 20% du minimum retraite, du gel des tarifs de l'électricité et d'une hausse du salaire minimum. Il a également évoqué la réduction des rémunérations des parlementaires et des hauts fonctionnaires, de pair avec la baisse du nombre des sièges au Parlement et une limitation du nombre de leurs mandats successifs.

Reconnaissant n'avoir pas anticipé ce qui se passe actuellement, il a également demandé « pardon » à ses compatriotes. Un changement de ton spectaculaire de la part de celui qui considérait dimanche le Chili comme un pays « en guerre ».

Mais le bilan est déjà lourd et fait état de 18 morts, 269 blessés et 1 900 arrestations, selon l'Institut national des droits humains (INDH).

9 régions en état d'urgence

« Nous le disons fort et clair : assez des hausses de prix et des abus ! », avait tweeté mardi la Centrale unitaire des travailleurs (CUT), la principale confédération syndicale du Chili, qui a appelé à un arrêt de travail de deux jours, comme une vingtaine d'autres organisations de travailleurs et d'étudiants. Les puissants syndicats des mines de cuivre - dont le Chili est premier producteur mondial -, le personnel du secteur de la santé et les employés des ports ont rejoint le mouvement.

Tous ont condamné la décision d'imposer l'état d'urgence dans neuf des seize régions, de recourir au couvre-feu et de faire intervenir les forces armées.

Le site « Conseils aux voyageurs » du Quai d’Orsay précise aujourd’hui que « Les personnes se trouvant dans les zones concernées par le couvre-feu doivent, selon les indications des autorités, rester à leur domicile ou à leur hôtel, sauf urgence médicale nécessitant un déplacement ».

Les activités reprennent doucement

Malgré la grève, quelques activités ont repris au compte-gouttes pour les quelque 7,5 millions d'habitants de l'agglomération de Santiago.
Le trafic a été partiellement rétabli mercredi sur trois lignes du métro, fermé depuis vendredi à la suite de destructions de stations. Environ 5.000 bus et des taxis complètent le dispositif.

Les magasins, les banques et quelques écoles ont rouvert par intermittence ou en horaires limités. Après les perturbations de ses derniers jours à l'aéroport de Santiago, la compagnie chilienne Latam, la première d'Amérique latine, a annoncé qu'elle assurait désormais 98% de ses vols à destination et en provenance du pays.

Le Quai d’Orsay reste néanmoins prudent et rappelle qu'il est « vivement recommandé de faire preuve de vigilance dans les jours à venir et d’éviter en particulier les rassemblements sur la voie publique, de suivre les recommandations des autorités et de se tenir informé de l’évolution de la situation dans les médias locaux ainsi qu’auprès des agences de voyage. »

 

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