Selon un sondage réalisé par l’AFTM, une majorité de travel managers en entreprises s’interrogent sur la poursuite de leurs relations commerciales avec le groupe Lufthansa.
L’Association française des travel managers (AFTM) a effectué un sondage auprès de ses 330 membres pour savoir comment ils réagissaient après la mise en place, au 1er septembre dernier, d’une taxe de 16 euros pour toute réservation de vols Lufthansa via un GDS.
Les sondés avaient plusieurs choix de réponses. Près de 49% d’entre eux ont déclaré que cette décision du groupe Lufthansa avait amené leur entreprise à mener une réflexion interne sur l’opportunité de poursuivre des relations commerciales avec le groupe aérien, sans conséquences immédiates sur les réservations actuelles des voyageurs.
Ils ont été près de 29% à reconnaître que cette taxe n’a eu aucune conséquence car les voyageurs continuent à réserver par le GDS ou via l’agence, sans qu’elle ne semble s’appliquer pour le moment.
Selon Michel Dieleman, président de l’AFTM, "le système de résa que propose la compagnie fait que les voyageurs ne s’aperçoivent pas de cette taxe, noyée dans le prix du billet". Mais les prochains reportings mensuels vont faire ressortir les 16 euros de différence, et tout dépend du nombre de vols effectués par les collaborateurs de l’entreprise.
Beaucoup de pertes de temps
Pour 15,5% des travel managers, la surtaxe a provoqué une suspension immédiate des relations avec le groupe Lufthansa, obligeant les voyageurs à voler sur d’autres compagnies.
Enfin, 7% seulement ont déclaré que leur entreprise a été amenée à changer ses procédures internes, et à inciter les voyageurs à réserver via le site Web de la compagnie, contournant ainsi les GDS et les agences.
Le sondage s’accompagne de témoignages de travel managers sur le terrain, qui ont tenu à rester anonymes. Ils fustigent les inconvénients générés par la décision de la Luthansa : perte de temps sur le site de la compagnie (beaucoup plus lent qu’Amadeus), perte de traçabilité du voyageur, perte de consolidation comptable, perte de temps en cas de modification de vol et impossibilité de faire une préréservation sur le site.
L’un d’entre eux estime même à 176 000 euros le surcoût imposé par la taxe GDS, et incite les filiales de sa société impactées à privilégier d’autres compagnies, voire le rail. "Dans le cadre du best buy, la compagnie sera beaucoup moins choisie, et sans scrupule", ajoute un autre.
"Reste à savoir ce qui se passera lorsque la technologie sera adaptée et que les entreprises maîtriseront le sujet”, estime Michel Dieleman, pragmatique.
En attendant, les membres de l’AFTM et les représentants du groupe Lufthansa pourront toujours confronter leurs points de vue, leurs stands étant voisins sur le salon IFTM Top Resa.
Catalina Cueto