Face à l’inquiétude des pouvoirs publics, certaines agences de voyages seront fermées ce samedi en prévision d'une nouvelle mobilisation des gilets jaunes.
Les autorités n’attendent « que quelques milliers de personnes [à Paris] mais dans ces personnes, il y a des gens ultra-violents ». L’heure est à l’inquiétude du côté du gouvernement. Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner affirme ainsi que « tout laisse à penser que des éléments radicaux, des factieux, vont à nouveau tenter de se mobiliser » samedi.
La préfecture de police parisienne a ainsi demandé aux commerces des Champs-Élysées et des rues adjacentes de rester fermés, demain, pour limiter les dégâts. Les grands magasins parisiens comme les Galeries Lafayette Haussmann et Montparnasse, ainsi que le BHV Marais et les différentes enseignes du groupe Printemps (Italie, Louvre, Nation et Opéra) ont ainsi décidé cet après-midi de ne pas ouvrir leurs portes samedi.
Des agences de voyages fermées demain
La distribution craint aussi pour ses points de vente. Laurent Abitbol, actuellement à Dubaï pour le congrès annuel de Selectour, a ainsi annoncé que 18 agences toutes enseignes (Auchan, Havas, Selectour) et tous secteurs confondus seraient fermées demain, par précaution.
« Samedi dernier, une agence a été saccagée par les "gilets jaunes" [avenue de la Grande Armée, Paris 16e, NDLR]. J’ai vu une vidéo de la scène, croyez-moi, c’est terrible », a déclaré le président de Selectour.
L'image de la France ternie et déjà des conséquences économiques
Après trois semaines de mobilisation, les conséquences économiques commencent à se faire sentir dans le tourisme : « Les gilets jaunes m’inquiètent. L’activité baisse depuis 15 jours pour tous les commerçants », constate le président de Marietton Developpement Laurent Abitbol. « Nous sommes à 2 ou 3 % [de baisse] au global, jusqu’à 18 % pour les agences Auchan en raison des jours de fermeture. »
Et les professionnels craignent un effet « longue durée » du fait de la médiatisation du mouvement : « C’est une catastrophe : ce que voient les touristes à l’étranger, ce sont presque des images de guerre civile... Il y a beaucoup d’annulations dans les hôtels », regrette la gérante d’un magasin de souvenirs interrogée par l'AFP.
Et Laurent Abitbol de conclure : « J’espère qu’en janvier, moment où les Français commence[ro]nt à réserver leurs prochaines vacances, ce sera terminé. »