La présidente du groupement d'indépendants s'est montrée critique à l'encontre de certains fournisseurs, alors que son congrès réunit 120 participants sur le thème de l'innovation.
En marge du 13e Convenc'tour du Cediv, qui se déroule aujourd'hui à Paris sur le thème des innovations actuelles et de leur impact sur le tourisme, Adriana Minchella, la présidente du groupement, s'est lâchée sur les tour-opérateurs. "Je leur reproche de ne pas assez se rapprocher des agences, et de ne pas venir écouter des conférences de ce style, pour discuter de l'avenir de la profession. Les interventions de Rudy Daniello chez Amadeus et de Pascal Picq, paléoanthropologue, ont pourtant prouvé qu'il fallait être performant à la fois en technologie et en service pour survivre".
Fidèle à son franc-parler, elle n'a pas mâché ses mots à leur encontre : "Certains fournisseurs sont l'arrière-garde de la profession, parfois par manque de personnel qualifié. Les distributeurs en agences sont plus en pointe en ce qui concerne les changements de comportements et les besoins des clients". Elle regrette également que les TO n'aient pas donné suite à son initiative de charte, lancée en 2015.
La concentration en cours chez les tour-opérateurs (le rachat du groupe Transat par le groupe TUI) ne lui inspire guère confiance : "La taille peut être un handicap. Ce nouveau groupe va avoir à tirer beaucoup de wagons. Nous, en tant que distributeurs, nous sommes plus agiles et nous trouverons toujours de quoi vendre".
Le cas de Fram l'interpelle également. "L'avenir du TO ne dépend que de lui. Je pense que les nouveaux investisseurs n'ont pas saisi le sens de l'humain dans la distribution. Il faut réinstaurer la confiance. Je leur souhaite de réussir".
Statut de coopérative
Concernant le fonctionnement du Cediv, il va évoluer. Du statut de GIE, il va passer à celui de coopérative. Pour une raison simple : les adhérents regroupés en coopérative ne sont pas responsables des dettes des autres. "Cela bloquait l'arrivée de certains adhérents qui refusaient ce risque", explique Adriana Minchella. Du coup, elle vise un nombre plus important de membres, qui pourrait passer de 220 à ce jour, à 250 en 2017.
Le volume d'affaires du Cediv pour 2015 reste encore une inconnue. "Les derniers bilans nous parviennent encore ces jours-ci", se justifie-t-elle, tout en précisant que les adhérents non-IATA réalisent un volume en progression de 12%.
Dans les chantiers technologiques en cours, figure l'équipement des adhérents distributeurs avec le moteur Orchestra, en BtoBtoC. "Cela permet de capter la clientèle de proximité 24h sur 24. Nous sommes 40 adhérents à être équipés aujourd'hui, et 50% du réseau devrait l'être courant 2017".
Mutualisation supplémentaire avec Selectour ?
Enfin, Adriana Minchella a tenu à préciser le rôle de Laurent Abitbol, administrateur au Cediv et président de Selectour, qui affiche des vélleités d'hégémonie. "Je ne me positionne pas par rapport à lui, il ne dirige pas le Cediv ! Nous avons nos propres accords fournisseurs et aériens, et notre centrale de règlements avec Selectour. Nous pratiquons déjà la rémunération à la performance sur les budgets marketing. Nous fonctionnons très bien de cette manière. Mais pourquoi ne pas imaginer une étape supplémentaire dans la mutualisation ?", s'interroge-t-elle. La porte reste ouverte.
Catalina Cueto