Après la covid et l’Ukraine le secteur une nouvelle fois fait face. C’est plus particulièrement vrai pour le groupe Salaün.
Le TO, très engagé sur les destinations à l’est, se trouve fortement déstabilisé et doit recomposer ses offres. En attendant, et pour compléter la restructuration engagée par Nicolas Delord, le groupe d’adjoint les services de Cédric Dugardin* pour l’aider dans ses besoins de refinancement
Créée il y a plus de 80 ans par Michel Salan, Salaün Holidays. Originaire de Bretagne, cette entreprise familiale est au fil des années devenue un des leaders du circuit touristique. Avec plus de 170 agences en physique et un site internet performant, il compte dans le top 5 des tours opérateurs en France. Scandinavie, Russie, Etats-Unis… autant de destinations réputées sur lesquelles le TO s’impose.
Comme l’explique Michel Salaün : « C’est surtout le service qui fait de l’entreprise notre excellence On exécute un service de A à Z. On ne s’occupe booker l’ensemble. S’il le souhaite, nous envoyons même quelqu’un chez le client pour l’emmener à l’aéroport par exemple ».
L’alliage entre agence et TO permet également au groupe de toujours accompagner le client peu importe où il se trouve. En Inde et au Vietnam, l’entreprise dispose de ces propres réceptifs. Un dispositif qui améliore l’expérience client.
Crise du covid
Comme tous les acteurs du tourisme, Salaun Holidays a vu son activité fortement ralentie par la crise sanitaire. De 2019 à 2021, l’entreprise a perdu plus de 70% de son chiffre d’affaires. Alors qu’elle était très présente dans les pays de l’Est, le covid a logiquement endigué toute croissance, d’où la recherche de destination de remplacement mais : « L’Asie, encore sous le joug des restrictions ne repart pas encore, à part peut-être Bali pour l’été 2022. La sécurité sanitaire, la peur des clients… cela joue beaucoup sur les réservations. »
Crise Ukrainienne
Alors que tout semblait rentrer dans l’ordre, la guerre en Ukraine vient forcer lourdement impacter le secteur. Si la situation n’a pas encore de répercussions sur les chiffres, les professionnels sentent déjà que la période va être dure. Pour Salaun Holidays, qui mise essentiellement sur des départs dans l’Europe de l’Est, la nouvelle est catastrophique.
« On ne sait pas encore si les gens reportent seulement leur voyage ou s’ils ne vont pas partir du tout » Chez les voyageurs, une inquiétude commence même à s’installer vis-à-vis des pays tels que la Roumanie ou la Pologne. Pour pouvoir rebondir, Salaun Holidays doit donc se rabattre sur des solutions alternatives afin d’appréhender cette possible chute des réservations dans les pays de l’Est.
Avec la demande plus basse sur les pays scandinaves, certains pays vont forcément être plus fréquentés. Salaun Holidays va devoir utiliser des destinations refuges comme l’Italie ou le Portugal. D’autres pays comme les USA vont également être une forte demande. Les clients du tour opérateur cherchent désormais des circuits personnalisés. Une solution sur laquelle l’agence s’améliore d’année en année.
Toutefois, 2022 s’annonce quand même porteur. Le tour opérateur réussit à enfin retrouver des chiffres proches de 2019 (année pré-covid). Sur les 2 premiers mois, il vient d’enregistrer 80% de son CA de 2019 à la même période. Selon son président, « le d’avril va vraiment être décisifs » quant à la stabilité de l’activité cette année.
Le partenariat de l’agence avec Air France est également un atout concurrentiel non négligeable. 90% de sa production est effectué par la compagnie aérienne. Un choix stratégique, car l’enseigne nationale « est moins soumise aux annulations de vol ».
*après avoir restructuré le groupe Presstalis, Cédric Dujardin est intervenu sur la réorganisation de l’APST suite à la faillite de Thomas Cook