Mercredi, c'est permis ! Thierry Beaurepère est de retour pour vous faire part de son humeur du moment. A moins d'une semaine de l'IFTM-Top Resa, il dresse un portrait savoureux du salon, qui fête ses 40 ans cette année.
Joyeux anniversaire, IFTM ! Le salon du tourisme, qui ouvre ses portes mardi prochain à la porte de Versailles de Paris, célèbre ses 40 ans. L’âge de la maturité, dit-on ! Verdict dans une semaine, une fois les bouteilles de champagne vidées...
On l’a connu en adolescent prénommé Top Resa dans les années 90, partant en "colonie de vacances" chaque mois de septembre à Deauville. C’était alors un ado déluré à la croissance trop rapide, qui noyait sa jeunesse dans de folles soirées : blanches lorsqu’elles étaient organisées par le Club Med, rythmées par David Guetta pour l’arrivée de TUI en France. C’était aussi un Gaston qui multipliait les gaffes, comme lors de "l’affaire Demessine" en 1997. Le patron du salon — Jean-François Alexandre — refusa alors d’inviter la ministre du tourisme au motif qu’elle était communiste !
Ses nouveaux parents, le groupe Reed Expositions, l’ont envoyé en pension à Paris. Une punition méritée pour certains, un recadrage indispensable pour d’autres. Aujourd’hui, à l’âge de la maturité, l’IFTM est encore un "adulescent" qui se cherche ; écartelé entre le désir de prendre du bon temps autour d’une "coupette" à l’instar d’un jeune quarantenaire qui refuse de tourner la page de sa jeunesse, et l’envie de "faire sérieux" pour imiter ses oncles que sont les grands événements internationaux, à coups de rendez-vous planifiés.
Aux États-Unis, on estime le montant des contrats signés dans les allées des manifestations professionnelles en millions de dollars ! On n’en est pas encore là à Paris, mais "Value for money" — ce fameux retour sur investissement réclamé par les exposants — est devenu le leitmotiv de l’IFTM. Pas assez pour que certains leaders y fassent leur retour, comme le Club Med. Suffisamment pour que d’autres, qui veulent le beurre et l’argent du beurre, annoncent sur Facebook qu’ils n’exposeront pas, mais que leurs commerciaux arpenteront les allées. Pas très glorieux !
Nouveaux villages et "amis" blogueurs
Pour ma part, ce sera ma 27ème participation ! Difficile d’oublier le rendez-vous tant, depuis quelques jours, mon téléphone frétille de messages des services de communication et agences de relations publiques, qui veulent me faire rencontrer leurs directeurs marketing ou leurs ministres du tourisme, qui n’ont pourtant rien à dire...
Ce sera l’occasion de vérifier par moi-même que le wifi fonctionne sans anicroche et que les toilettes sont propres, deux priorités chez les visiteurs ! De constater que le salon a avalé le Map Pro racheté en 2014, sans rejet intempestif. Pas gagné ! D’explorer aussi les nouveaux "villages", les têtes de gondole utilisées pour la com’ en quelque sorte. Après le tourisme durable en 2017, la tâche incombe cette année aux trains de luxe ; une niche riquiqui, mais des exposants assurément riches...
Enfin, je ne manquerai pas d’aller voir mes "amis" blogueurs et influenceurs. En les regroupant au sein d’un "village", l’IFTM rappelle qu’ils ne sont pas journalistes, mais des acteurs de la chaîne touristique, parfois (grassement) payés par des marques ou des offices de tourisme pour faire la promotion d’une destination ou d’un produit. Rien de répréhensible en soi mais en ces temps de confusion des genres, il est bon de rappeler le rôle de chacun...