Mercredi, c’est permis ! Thierry Beaurepère est de retour pour vous faire part de son humeur du moment. Et évidemment il ne rate pas l’occasion de la journée internationale de la femme, qui aura lieu demain, pour rappeler quelques réalités …
La revoilà donc, la désormais traditionnelle journée internationale de la femme du 8 mars. A vrai dire, la bonne nouvelle, ce sera lorsque cette journée n’existera plus ; que la place de la femme dans la société sera devenue si naturelle qu’elle n’aura plus besoin d’être fêtée.
D’autant que le "calendrier des journées", devenu aussi chargé que le calendrier des prénoms de La Poste (celui avec les petits chatons si mignons en couverture !), fait plus souvent sourire que réfléchir.
Jugez plutôt : le 20 mars, ce sera la journée du moineau et le 21, celle du rangement de bureaux (sic) ! Quant au 17 avril, c’est la journée de… la femme digitale. Quésako ? Pour info, le 26 mars est libre. Pourquoi pas une journée de la couette ou de la glace à la fraise ? J’appelle illico l’INPI pour déposer le concept !
Mais pour l’heure, revenons à notre 8 mars. Après les scandales de ces dernières semaines, les robes noires aux Golden Globes et les rubans blancs aux César (pourquoi pas une fleur de tiaré à la boutonnière pour les prochains Travel d’or ?), le contexte actuel promet une journée de la femme particulièrement anxiogène.
Certes, le petit monde du voyage n’est pas celui du cinéma et les hommes forts de la profession ne sont pas Harvey Weinstein. Pour autant, notre secteur n’échappera pas à son mea culpa, une fois encore ! Car il est loin de montrer l’exemple… Sans parler d’agressions sexuelles ou d’abus de faiblesse - que j’espère moins nombreux dans le tourisme que dans d’autres milieux économiques ou politiques -, cela fait des décennies qu’avec 80 % d’effectifs féminins dans les agences et une proportion encore plus forte d’hommes aux postes de direction, la parité est loin d’être de mise.
C’est d’autant plus dommageable qu’on le sait, pour les vacances comme pour les achats immobiliers, ce sont les femmes qui portent la culotte…
Les Femmes du Tourisme à l'honneur
L’association "Femmes du Tourisme", portée par sa dynamique présidente Agnès Gascoin, fait entendre sa voix depuis des années afin de rétablir le bon équilibre. Elle remettra ses traditionnels trophées le 8 mars, pour "récompenser des femmes, qui par leur action, permettent de valoriser et favoriser le rayonnement du tourisme". La démarche est suffisamment louable pour que j’en fasse ici l’écho, même si l’intitulé de la soirée – ElleS subliment la France – me semblent un tantinet exagéré !
D’autres vont plus loin. Trop loin ? Faut-il par exemple se réjouir de l’initiative de l’agence Copines de voyage, qui propose des séjours au bout du monde, uniquement entre femmes ? Comme si l’homme était au mieux un intrus, au pire un prédateur…
Pas sûr qu’il s’agisse là du meilleur moyen d’améliorer la relation homme/femme. "Aucun sexisme, mais simplement la réponse à une demande jusqu’à présent non satisfaite", assurait sa directrice dans nos colonnes, il y a quelques mois. Aurait-elle la même attitude si demain des voyages étaient réservés uniquement… aux hommes ?