
Le SNCTA, organisation syndicale majoritaire chez les contrôleurs aériens, prévoit un mouvement social pour le jeudi 18 septembre 2025. Cette mobilisation vise à obtenir un « rattrapage intégral de l’inflation » ainsi qu’une évolution de la gouvernance dans la profession
Alerter la DGAC et les Pouvoirs publics
Selon le Syndicat National des Contrôleurs du Trafic Aérien (SNCTA), représentant 60 % des voix dans la profession, ce nouvel appel découle d’un « échec du dialogue social » avec l’Etat employeur. L’enjeu principal concerne l’ajustement des salaires de 2024 afin de préserver le pouvoir d’achat. Outre les questions salariales, d'autres problèmes structurels reviennent fréquemment : effectifs insuffisants, modernisation retardée des équipements et conditions de travail jugées préoccupantes.
« Depuis plusieurs années, la gouvernance du contrôle aérien s’inscrit dans une relation marquée par de la défiance, des pratiques punitives et des méthodes managériales dégradantes », dénonce le SNCTA, qui exige « un changement profond du management de la direction des opérations ».
Un climat social déjà tendu
Ce nouvel appel à la grève s’inscrit dans une série de mobilisations successives. Lors des 3 et 4 juillet derniers, les syndicats UNSA-ICNA (Union Nationale des Syndicats Autonomes - Ingénieurs du Contrôle de la Navigation Aérienne) et USAC-CGT (Union Syndicale de l’Aviation Civile -CGT) ont également provoqué de fortes perturbations. Ce précédent mouvement a entraîné l’annulation de plus de 1 400 vols quotidiens, perturbant le voyage d’environ un million de passagers à l’échelle européenne. Les plateformes de Paris-Orly et de Charles-de-Gaulle ont enregistré à elles seules près de 125 000 voyageurs impactés.
Conséquence directe de cette mobilisation : un contournement massif de l’espace aérien français, occasionnant une hausse de la consommation de carburant et des émissions de CO2. Le coût global de ces deux journées a été estimé à 120 millions d’euros, dont 73 millions pour les annulations de vols, et 47 millions liés aux retards. Sans oublier, une mauvaise image de la France à l’étranger.
Lire aussi : ÇA SUFFIT !
Répercussions bien au-delà des frontières
Lorsqu’un arrêt de travail survient dans le secteur du contrôle aérien français, l’ensemble du trafic européen ressent les conséquences. En effet, de nombreux vols internationaux traversent l’espace aérien hexagonal, même sans escale sur le territoire. Ainsi, une grève en France provoque un effet domino sur les autres aéroports européens, compliquant la planification des itinéraires et la gestion des horaires.
Une rentrée sous haute pression
Le mois de septembre s’annonce mouvementé pour le secteur des transports : entre la sollicitude d’un vote de confiance par le Premier ministre François Bayrou le 8 septembre, la grève de la fédération SUD-Rail et de la fédération CGT des cheminots le 10 septembre et cette grève du 18 septembre par la SNCTA.
Cette dernière couvrira l’ensemble des contrôleurs aériens ainsi que les agents de la vigie trafic de Paris (Charles-de-Gaulle), le jeudi 18 septembre 2025, de la prise de service du matin à la fin du service de nuit le lendemain.