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Transport

ÇA SUFFIT !


Publié le : 17.07.2025 I Dernière Mise à jour : 18.07.2025
I Crédit photo

Auteur

  • Jean Louis Baroux

272 le jeudi 3 et 251 le vendredi 4 juillet 2025 sur un total de 3.462 aiguilleurs du ciel, employés par le service de la navigation aérienne DSNA qui dépend de la DGAC, se sont mis en grève

 

Les 3 et 4 juillet 2025, une petite minorité de contrôleurs aériens français dépendant de la Direction Générale de l’Aviation Civile française se sont mis en grève avec un résultat dévastateur.

 

Jean-Louis Baroux, président APG World Connect s’insurge

Rien qu’en France, 933 vols ont été annulés le jeudi et 1.125 le vendredi. Ce n’est rien de moins que 25% du trafic sur les plateformes parisiennes et jusqu’à 50% dans les aéroports du sud comme à Nice.

Pire, tous les vols de l’aviation d’affaires ont été annulés ! Si on prend une moyenne de 150 passagers par vol, les 2.058 annulations ont impacté un peu plus de 300.000 passagers sans compter les retards et les clients des vols privés. A ces chiffres s’ajoutent les quelques 1.500 vols européens contraints à l’annulation du fait de l’impossibilité de survoler le territoire français par lequel transite une forte proportion de vols du continent.

Voilà pour les dégâts chiffrés, mais ils ne reflètent pas le stress des passagers contraints à rester au sol ni celui du personnel des compagnies aériennes et des aéroports qui ont dû subir la mauvaise humeur bien compréhensible de leurs clients sans pouvoir mener une quelconque action pour régler leur situation.

Bien entendu, la date était bien choisie, c’était celle où les familles peuvent enfin se retrouver après une année de séparation !

 

Le plus beau reste le motif de cet arrêt de travail !

Depuis 2 ans, les contrôleurs doivent se plier à une pointeuse afin que leur employeur s’assure de leur présence. Le but étant de dimensionner les effectifs afin de faire passer le trafic aérien en toute sécurité. Sauf que, jusqu’à présent, personne ne vérifiait qui était le porteur des badges insérés dans les pointeuses, ce qui permettait tous les accommodements entre les salariés qui pointaient pour le compte des absents… à charge de revanche.

Pour pallier ce qui est ni plus ni moins qu’une forme d’escroquerie, la DGAC, c’est-à-dire leur employeur, a décidé d’instaurer une reconnaissance faciale liée au porteur du badge inséré dans la pointeuse. Horreur parmi les contrôleurs qui ne pourront plus prendre des heures, voire des jours d’absence lorsqu’ils ont décidé eux-mêmes du nombre d’effectifs nécessaires à l’acheminement du trafic prévu. Le plus beau dans l’histoire est que le motif des grévistes est justement de réclamer des effectifs supplémentaires.

Au fond, on ne peut pas reprocher aux salariés d’en vouloir toujours plus…

Après tout, ils ont des semaines de travail très allégées, alors pourquoi ne pas demander encore plus d’avantages ?

Ils pourraient tout aussi bien réclamer de fortes augmentations de salaires. Ils font partie de la proportion des fonctionnaires les mieux payés avec une rémunération moyenne de 5.000 € nets par mois, ce qui correspond à un salaire brut moyen de 6.250 €, alors pourquoi ne pas demander plus ?

C’est vrai, que leur profession réclame une attention particulièrement soutenue et un professionnalisme à toute épreuve, mais, ils ne sont pas seuls dans la salle de contrôle et ils sont plusieurs sur un même poste en cas de surcharge de travail prévue.

 

Ce qui me choque le plus dans cette lamentable affaire, c’est le laxisme des autorités.

Ces dernières sont parfaitement au courant des pratiques qui ont cours dans les centres de contrôle et elles ferment les yeux depuis des années.

De plus, elles sont incapables d’organiser une continuité du service avec seulement 272 grévistes présents dans deux syndicats minoritaires sur un total de 3.462 aiguilleurs du ciel soit 7,85% des effectifs.

 

Je ne connais aucun chef d’entreprise mettant son activité à l’arrêt pour 7,85% de grévistes.

Comment accepter ce manque d’autorité et de management ? Comment les responsables acceptent-ils de mettre 300.000 personnes dans la détresse pour ne pas être capables de réorganiser leurs effectifs ?

 

Il se dit que les contrôleurs sont intouchables ! C’est vrai que la dernière fois que le contrôle civil a été passé aux militaires, c’était en 1973, cela s’est traduit par une collision en vol au-dessus de Nantes. Oui, mais c’était il y a 52 ans, plus d’un demi-siècle. Depuis, la technologie a fortement évolué. Est-on certains, par exemple, que des centres de contrôle étrangers allemands, suisses, anglais ou autres ne seraient pas capables de réguler le trafic pour pallier la carence des centres français ?

 

Depuis des années, les Européens travaillent sur une gestion européenne du contrôle aérien. Voilà qui serait bienvenu.

En son temps les contrôleurs américains ont décidé un arrêt de travail massif, mais ils se sont heurtés à la volonté du Président Ronald Reagan qui a procédé au licenciement de tous les grévistes, soit les 2/3 des effectifs. Certes, cela a causé une pagaille monstre dans le ciel pendant au moins 3 mois, mais depuis 1981 et les 11.000 licenciements prononcés, on n’a plus entendu parler d’arrêt de travail intempestif aux USA.

Le Ministre des Transports, Mr Philippe Tabarot, ne peut pas se contenter de condamner l’attitude des grévistes dans les médias. Faut-il changer la loi pour ces agissements cessent ? Pourquoi pas, en tous cas, ça suffit et que les dirigeants de notre pays prennent leurs responsabilités.

 

Jean Louis Barroux

 

 

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