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Transport aérien : la France face à un handicap compétitif majeur, alerte la FNAM


Publié le : 17.11.2025 I Dernière Mise à jour : 17.11.2025
Transport aérien : la France face à un handicap compétitif majeur, alerte la FNAM I Crédit photo Rémi Bain Thouverez

Auteur

  • Rémi Bain Thouverez

Les conclusions de l’étude Asterès sont sans ambiguïté : la France est l’un des pays les plus chers pour opérer. Un positionnement qui pèse directement sur la croissance du trafic et la compétitivité des compagnies françaises

 

 

Un environnement parmi les plus coûteux d’Europe

Selon l’analyse présentée ce matin par la FNAM, la France se situe en tête du classement des pays européens les plus chers, juste derrière les Pays-Bas sur certaines liaisons et derrière le Royaume-Uni pour le long-courrier.

Le facteur déterminant : le poids des politiques publiques, essentiellement à travers les taxes et redevances aéroportuaires.

Pour les vols long-courriers avec hub intermédiaire, l’écart est spectaculaire : la France est nettement plus coûteuse que la Turquie, le Golfe ou la plupart des pays européens.

 

2024-2025 : un retournement défavorable face à l’Allemagne

Un élément particulièrement préoccupant est mis en avant : l’inversion de compétitivité entre la France et l’Allemagne.

 

Alors qu’en 2024, la France restait légèrement moins chère, la situation s’est inversée en 2025, notamment du fait de l’annonce par Berlin d’une baisse de la taxe aérienne, effective depuis le 5 juillet. Cette diminution fiscale, non prise en compte dans l’étude initiale, devrait encore creuser l’écart défavorable à la France.

 

Un différentiel de coût de plusieurs milliards d’euros

L’impact financier est quantifié avec précision :

« Pour une compagnie de la taille d’Air France, opérant environ 60 000 vols long-courriers, l’écart de coût dépasse 5 milliards d’euros, notamment par rapport aux Émirats arabes unis. »

 

Ce différentiel massif affecte directement la capacité d’investissement, la politique de flotte et le développement des réseaux des transporteurs français.

Un retard de croissance depuis la crise sanitaire

 

La FNAM établit un lien direct entre ces surcoûts et la performance du secteur :

 

• Fin 2024, la France avait retrouvé 99 % de son trafic de 2019.

• La moyenne européenne atteignait 104 %.

Un écart de 5 points qui s’est installé durablement depuis la crise Covid, et que la Fédération attribue directement au coût des politiques publiques françaises.

 

Fiscalité aérienne : critique sévère de la FNAM

La Fédération dénonce une politique fiscale menée sans évaluation préalable. L’exemple le plus cité est l’augmentation de la TSEA (taxe de solidarité sur les billets d’avion) :

« Quand on a décidé d’alourdir la fiscalité de 850 millions d’euros, il n’y a même pas eu d’étude d’impact. » Selon la FNAM, le secteur doit produire lui-même ses études pour démontrer les effets négatifs de ces décisions.

 

Perspectives 2026 : une configuration préoccupante

La FNAM pointe un « effet ciseaux » susceptible de fragiliser davantage la position française :

Plusieurs pays – Suède, Allemagne, Italie, Hongrie, Irlande – adoptent des politiques fiscales plus favorables au transport aérien.

 

Le nombre limité d’avions disponibles contraint la capacité de croissance des compagnies françaises.

S’il n’y a pas d’anticipation de croissance négative pour 2026, la Fédération considère la situation comme « particulièrement préoccupante » : combinaison d’une offre contrainte et d’une concurrence fiscale de plus en plus agressive.

 

Une perte progressive de l’avantage comparatif français

L’instabilité politique européenne n’explique pas le décrochage français. À l’inverse, certains pays, notamment l’Espagne, affichent une croissance touristique et aérienne très dynamique.

La France, elle, perd structurellement son avantage comparatif, alerte la FNAM, au point de voir une partie du trafic potentiellement captée par des États adoptant des politiques plus attractives.

 

Entre fiscalité en hausse, absence d’évaluation des impacts, concurrence internationale accrue et contraintes opérationnelles, la France se trouve aujourd’hui dans une position particulièrement défavorable pour le développement du transport aérien.

 

La FNAM appelle à un changement d’approche urgente et à une révision en profondeur des politiques publiques afin de préserver la compétitivité du secteur et de garantir sa capacité de croissance dans les prochaines années.

 

 

 

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