La compagnie poursuit son développement avec de nouvelles routes et se dirige vers une nouvelle année record. La nouvelle classe Économie Premium capte l’adhésion des passagers
La Premium vient de faire son entrée sur le marché français :
A Lyon, depuis le 1er juin à bord du A350
A Nice, depuis le 14 septembre avec le rétrofit du A380 à Nice
Son engouement se comprend aisément. Il s’agit d’une cabine à part entière avec tous les codes d'une classe affaires : sur les choix de l'ambiance, des couleurs, du siège qui s'incline à 120 degrés, avec six positions de réglage entre l'appui-tête et le repose-pied. Bref, un bon compromis entre la classe éco et la classe affaires.
Interview Cédric Renard, directeur France Emirates
Tour Hebdo : Quelle est l’actualité d’Emirates à souligner en ce moment ?
Cédric Renard : L’actualité est continue chez nous, mais la plus récente est celle de notre nouvelle classe prémium. C’est un produit qui est vraiment différenciant de nos compétiteurs. C’est une vraie cabine et siège que s’incline à 120 degrés. A cela, il faut ajouter toute la chaîne de service : une personne qui vous accueille évidemment quand vous montez dans la cabine, un verre d'accueil, une gastronomie régionale renforcée, le service à la place en porcelaine, une trousse de voyage offerte…
Tour Hebdo : Et son prix ?
Cédric Renard : C'est 50% plus compétitif qu'une classe affaires. C'est le parfait compromis entre le confort et l'efficacité économique.
Tour Hebdo : Quel est l’accueil ?
Cédric Renard : Il est dithyrambique ! Nous avons organisé des visites d’avions avec nos partenaires et nos clients. Ils sont impressionnés par le fait de visiter une vraie cabine. Ça change tout.
Tour Hebdo : Quelle est la mise en place ?
Cédric Renard : Nous sommes en phase de déploiement. D’ici fin 2025, 40% de la flotte en seront équipés et notre objectif sera d’atteindre 80% de la flotte en 2026. Cela dit, si l’actualité récente porte sur la premium avec ces nouveaux avions rétrofités, c’est l'ensemble des cabines qui sont renouvelées, que ce soit la classe économique, la classe affaires et la première.
Tour Hebdo : Le coût d’investissement ?
Cédric Renard : On dépense 5 milliards pour rétrofiter et les réaménagements C’est le plus gros chantier de maintenance jamais réalisé par une compagnie aérienne.
Tour Hebdo : Pour les nouvelles lignes ?
Cédric Renard : Dans le désordre : Maurice, à compter du 1er décembre avec une troisième fréquence quotidienne. L'été dernier, nous avons annoncé de nouvelles dessertes sur la Chine avec Shenzhen et Guangzhou. Nous avons renforcé le Cambodge et le Vietnam avec Danang et Siem Reap. On a ouvert Damas. Tout est dirigé vers Dubaï qui ensuite propose 150 destinations de par le monde : Australie, Chine, l'océan Indien, Asie, etc. C’est pour cette raison qu’on a recruté massivement 8000 navigants l'année dernière et de nouveau 5 000 cette année.
Tour Hebdo : Oui, nous avons vu passer vos annonces de recrutement. Comment ça s’organise ?
Cédric Renard : Nous proposons d'abord une formation de plusieurs semaines au siège d’Emirates. Le logement est offert à nos navigants. A cela s’ajoute un ensemble de bénéfices dont, bien entendu, les voyages et les primes de vol. Ensuite, nous programmons des formations complémentaires avec l'École de Lausanne qui s’impose comme la référence. Je complète par l’annonce de l'ouverture de notre centre d'excellence pour nos équipages pour renforcer encore le savoir-être et le savoir-faire.
Tour Hebdo : Un mot sur les rapports économiques ?
Cédric Renard : Dubaï c'est 18 millions de visiteurs. Si vous vous intéressez aux échanges économiques, retenez qu’entre la France et les Emirats Arabes Unis c'est plus de 8,5 milliards d'échanges, avec une balance commerciale bénéficiaire pour la France. En ce temps de disette, c’est une information intéressante à souligner. Toutes les grandes entreprises françaises sont basées à Dubaï pour rayonner sur les Émirats, le Golfe et d’une manière plus générale sur des marchés asiatiques. Dubaï, se situe idéalement au centre des grandes routes.
Tour Hebdo : Et pour Emirates ?
Cédric Renard : L'année dernière, nous avons signé notre meilleure année avec un bénéfice de plus de 5 milliards de dollars, soit le meilleur résultat financier de l'entreprise. Notre coefficient de remplissage était à 80%.
Tour Hebdo : Pour conclure ?
Cédric Renard : Emirates est arrivé en France dès 1992 à Paris, puis à Nice en 1994 et enfin Lyon en 2012. Nous construisons notre réseau sur la durée. C’est le message que je veux faire passer à nos partenaires : nous sommes présents toute l’année, pas seulement pour les hautes saisons. Emirates aime la France, vous le voyez avec les tournois ATP qui sont en France, l'Olympique lyonnais… Nous avons acheté plus de 250 appareils chez Airbus ce qui représente 110 milliards d'investissements auprès d'Airbus.
Tour Hebdo : Une dernière question pour le fun : vous avez constitué une cave à vin impressionnante
Cédric Renard : Oui, nous avons acheté environ 6 millions de bouteilles de vins fins, actuellement stockées en France, avec certaines qui ne seront servies que dans les années à venir pour dans le but de les faire vieillir. C’était quand même un budget de 100 millions d’euros dans le vin français en 2018.