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L’IA : une révolution commencée en 1942


Publié le : 20.05.2025 I Dernière Mise à jour : 23.05.2025
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Auteur

  • Noémie Le Liboux

L’intelligence artificielle ne surgit pas soudainement. Thierry Breton replace son origine en 1942, avec les premiers calculateurs à lampes du projet Manhattan à Los Alamos. Lors du congrès des EdV, il a expliqué l’histoire et la régulation de l’IA mais également ses dangers

L’interconnexion et la naissance d’un espace informationnel

À l’époque, ces machines gigantesques généraient une chaleur si intense qu’elle attirait des nuées de moustiques, perturbant le fonctionnement. Les techniciens, armés de plumeaux, devaient alors les "déboguer" manuellement. Ainsi débute l’ère du calcul automatisé.

Cette première vague d’innovation, prolongée jusqu’à la fin des années 1990, repose sur l’émergence de l’informatique personnelle : les PC. L’utilisateur devient acteur, les machines se miniaturisent, l’usage se démocratise.

La seconde étape démarre avec l'essor d’internet qui va prendre son essor dès 2000. Les ordinateurs se connectent, les échanges se fluidifient, les usages explosent. L’humanité commence alors à produire une matière première inédite : l’information. Cette dernière se conserve désormais à long terme, formant une mémoire numérique collective.

« Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, ces informations sont stockables de façon éternelle. », insiste-t-il. Chaque activité laisse une trace. Le monde physique se prolonge par un espace informationnel en constante expansion.

 

Vers une continuité plutôt qu’une rupture

La troisième vague, incarnée par l’intelligence artificielle, s’inscrit dans cette continuité. Les données déjà accumulées servent de base à des réponses prédictives. Par corrélations et calculs probabilistes, les systèmes peuvent anticiper, recommander, simuler.

« Ce n’est pas une révolution qui nous tombe dessus, c’est la continuité de ce que nous avons fait. », explique l’ex-commissaire européen.

L’IA ne bouleverse pas soudainement, elle prolonge une trajectoire vieille de plusieurs générations.

 

Une souveraineté numérique fragmentée en Europe

Pourquoi l’Europe n’a-t-elle pas engendré ses géants technologiques ? Selon Thierry Breton, la fragmentation des marchés freine l’élan : « Quand j’arrivais à Bruxelles, il y avait 27 marchés numériques, il y avait 27 régulateurs. Il y avait 27 lois numériques différentes pour appréhender les problèmes qui commençaient à se poser dans l’espace informationnel. »

Chacun appliquait ses propres règles, freinant la création d’un marché unifié capable de soutenir une innovation de masse.

Pendant ce temps, les États-Unis et la Chine disposent de marchés domestiques vastes et homogènes. Le succès de plateformes comme Facebook repose davantage sur la profondeur du marché que sur une invention géniale.

 

Un jumeau numérique en construction

L’espace numérique reflète désormais nos comportements. Il reproduit nos goûts, nos habitudes, nos choix. Il agit comme un double virtuel, exploité notamment par le marketing.

« Telle personne est intéressée par tel secteur... Tiens, on va lui balancer de la publicité. », illustre l’ancien ministre des Finances.

Ce double numérique grandit, génère de la valeur, mais pose aussi des enjeux en matière de contrôle, de transparence, de protection.

 

Éviter les dérives, garantir la confiance

Face à ces défis, Thierry Breton a expliqué les cinq piliers réglementaires structurant le numérique européen :

  • le Data Act, qui définit la propriété des données générées,
  • le DGA (Data Governance Act), qui clarifie les échanges avec l’administration renforçant la souveraineté numérique européenne
  • le DSA (Digital Services Act), qui transpose les règles du vivre-ensemble dans le numérique protégeant les utilisateurs
  • le DMA (Digital Markets Act), qui limite les positions dominantes pour un comportement équitable sur les grandes plateformes en ligne
  • l’AI Act, qui encadre les usages de l’intelligence artificielle selon quatre niveaux de risques

La régulation protège contre des dérives comme la surveillance prédictive ou les discriminations automatisées. Le modèle européen privilégie la transparence, la traçabilité et la responsabilité. Les systèmes d’IA doivent expliquer leurs décisions, notamment dans les domaines sensibles comme la santé ou la mobilité.

 

Un marché numérique intégré pour renforcer l’Europe

L’unification des règles permet aux entreprises européennes d’évoluer dans un espace cohérent. Fini le besoin de s’implanter dans un pays plus souple. Un seul régulateur, des lois identiques pour tous, une visibilité renforcée.

« C’est une très bonne nouvelle pour les entrepreneurs européens. », souligne-t-il.
Un cadre stable attire aussi les acteurs internationaux qui cherchent sécurité juridique et clarté.

 

Un combat politique face aux géants mondiaux

Cette ambition suscite des résistances. Les grands groupes technologiques américains, notamment les GAFA, préfèrent traiter avec des interlocuteurs fragmentés. Thierry Breton témoigne de campagnes de lobbying intenses, cherchant à préserver le statu quo.

« Ils préfèrent mille fois avoir 27 interlocuteurs qui se bagarrent qu’un seul qui est unique et puissant. », conclut-il !

 

 

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