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Éditorial

Gnome itinérant


Publié le : 01.09.2015 I Dernière Mise à jour : 01.09.2015

Auteur

  • Virginie Dennemont

Stacy Mall est une star du voyage aux États-Unis. Fondatrice de l’agence Elite Travel International, elle revendique le statut de « conseiller voyage le plus innovant de Virtuoso », sur son compte Twitter (près de 70 000 followers quand même @EliteTravelGal). Décomplexée et hyperactive comme le sont les Américains successfull, l’agent de voyages de choc a organisé un dîner pour une cinquantaine de dirigeants de l’hôtellerie de luxe, lors de la convention annuelle de Virtuoso, le réseau d’agences spécialisées haut de gamme, qui s’est tenue mi-août à Las Vegas. Histoire d’entretenir les bonnes relations et de s’assurer, comme le relate le site Internet de Forbes, que ses partenaires hôteliers « décrocheront leur téléphone si elle a besoin de quoi que ce soit pour ses clients ». Un service que ne rendra jamais une plate-forme de réservation online, conclut le média économique, qui cite le « roaming gnome » (littéralement, le gnome itinérant), surnom de la mascotte qui incarne (ou désincarne) Travelocity sous les traits d’un nain de jardin, comme exemple de la dépersonnalisation du voyage. Être identifié par ses prestataires pour faire la différence à l’heure d’organiser un voyage à la carte, dénicher la chambre avec la bonne vue, obtenir une place de concert quand tout est plein, trouver une solution à toute heure quand un problème se présente… Pas besoin pour cela d’aller jusqu’à convier son monde sur le Strip. En revanche, soigner le networking pour mieux soigner ses clients, ça, oui. Les agences françaises qui performent le savent bien : il n’y aura peut-être pas de place pour tout le monde dans les années à venir (les statistiques de l’emploi dans la catégorie AGV et TO sont implacables, lire p. 32 et 33), mais ceux qui ont mis le cap sur la personnalisation ont de bonnes chances de tirer leur épingle du jeu. L’heure est d’ailleurs plutôt à l’optimisme, si l’on en croit notre grand sondage annuel réalisé auprès des agences, avec l’aide précieuse de l’Escaet (lire p. 46 à 55). Contre vents et marée, le moral semble bel et bien au beau fixe ! Le métier fait toujours rêver. Gageons que la passion et les compétences continueront à être valorisées, notamment sur le haut de gamme à la carte. Pour offrir une alternative au « gnome »…

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