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Éditorial

Retour vers le futur


Publié le : 01.12.2013 I Dernière Mise à jour : 01.12.2013

Auteur

  • Virginie Dennemont

Soyons bien clairs. Il ne s’agit pas de céder à la nostalgie. Encore moins de sombrer dans le déni. Disons-le tout net : rien ne sera plus comme avant. Ceux qui seraient tentés par un petit voyage dans les 80’s, lorsque le modèle de rémunération des agences de voyages ne faisait pas débat, en seront pour leurs frais. Et pourtant ! Voilà que resurgit la possibilité de rémunérer les agences au pourcentage, comme l’a confessé récemment Laurent Magnin, le Pdg d’XL Airways. Qui aurait parié il y a huit ans sur un retour des commissions dans l’aérien ? Flash back : nous sommes en 2005, quelques semaines avant le 1er avril fatidique, qui devait conduire à l’échafaud toutes les agences de France et de Navarre. Pour les amnésiques, rappelons qu’il s’agit de la date à laquelle Air France a décrété le passage à la commission zéro, suivie par la quasi totalité des transporteurs. Pour resituer l’ambiance de l’époque, Tour Hebdo avait osé le poids des mots et le choc des photos, titrant sur un dessin de la Révolution : « La révolte gronde ». C’est vous dire si ça rigolait… En 2013, les agences ne tiennent pas toutes une forme olympique, mais la guerre du modèle économique avec la compagnie nationale semble bien loin. Le contexte se prête plutôt à des accords au cas par cas, en fonction des atouts que chacun des partenaires peut apporter dans la corbeille. On le constate entre TO et compagnies aériennes, dont les relations se réinventent au gré de l’attractivité des destinations et de la montée en puissance des low cost (lire notre dossier sur les vols touristiques p. 31 à 57). Plutôt que de regarder dans le rétroviseur, tentons de nous projeter dans le futur. Aux Etats-Unis, qui préfigurent bien souvent les mutations européennes, les distributeurs diversifient le profil de leurs fournisseurs, pour se mettre à l’abri d’une baisse probable des commissions sur certains segments jusqu’ici très porteurs, comme la croisière, et poussent le dépackagé (billetterie + hébergement + location de voiture). Quitte à profiter ponctuellement des effets d’aubaine lorsqu’un prestataire (re)joue le jeu de la commission. C’est sans doute le pari d’XL Airways, qui redessine pas à pas le modèle de la compagnie aérienne de loisirs. Quand on vous dit que l’avenir appartient aux pragmatiques…

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