Menu
S'identifier
Éditorial

Une grève au pays de Oui-Oui


Publié le : 14.10.2011 I Dernière Mise à jour : 14.10.2011

Auteur

  • Caroline Revol

Gare Saint-Charles, 16 h 30, jeudi 6 octobre. Devant le panneau d’affichage, c’est la bérézina. Tous les horaires de départ des trains sont remplacés par un laconique « Retard indéterminé », droit de retrait des contrôleurs oblige. Il faut dire que l’un des leurs a été sauvagement poignardé quelques heures plus tôt dans un train. A circonstances extraordinaires, réactions extraordinaires ? Massés dans le hall de la gare, les clients sont bien sûr un peu dépités, mais affichent leur soutien envers le contrôleur attaqué, et surtout un calme olympien… Du zen à toutes les sauces, du « ça sert à rien de s’énerver » jamais entendu en pareilles circonstances ! Ici, un jeune couple demande à ses voisins de galère d’immortaliser le moment en les prenant en photo, assis et tout sourire, sur leur valise. Là, un militaire en permission prend son mal en patience en sirotant des cafés. Plus loin, une jeune fille débarquée d’Espagne passe des coups de fil, espérant réussir à rejoindre son amoureux à Grenoble. D’autres cherchent à partager une voiture de location… Au milieu de cette ambiance bon enfant, derrière leurs caméras de télévision, seuls quelques journalistes râlent : « personne ne s’énerve, on n’a pas d’images pour le JT », les entend-on chuchoter. Et parmi cette masse de gens heureux, des dizaines de gilets rouges : ceux des agents de la SNCF dépêchés en urgence pour informer les clients. Eux-mêmes sont d’une zénitude absolue face aux taquineries de certains passagers : « finalement, vous n’avez pas d’info non plus ?! ». Une ambiance digne de l’Ile aux Enfants ou du meilleur épisode de Oui-Oui. Mais ce n’est pas fini. Après avoir réussi à sauter dans un TGV en direction de Valence, le premier à quitter la Gare Saint-Charles en deux heures d’attente, nous arrivons en gare de Valence-Ville, déserte. Ou presque. Deux agents de la SNCF attendent les brebis égarées qui n’auront plus de train pour rejoindre leur destination. « Où allez-vous ? », demande Jacky, chef de gare et homme providentiel. Et de répondre, sans conviction : « Le Péage-de-Roussillon ». Le bled paumé, quoi. « Pas de problème, vous êtes quatre à aller là-bas, nous allons appeler un taxi. » Et nous voici embarqués, tous frais payés, dans un taxi commandé par la SNCF, pour terminer sans embûche les 60 derniers kilomètres de ce périple. Le monde de Oui-Oui, on vous dit. Reste à espérer que le contrôleur poignardé, dont les jours ne sont plus en danger, se rétablisse bien vite, et que son agresseur soit arrêté, histoire de parfaire le tableau.

Div qui contient le message d'alerte

Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire

Mot de passe oublié

Déjà abonné ? Créez vos identifiants

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ? Remplissez les informations et un courriel vous sera envoyé.

Div qui contient le message d'alerte

Envoyer l'article par mail

Mauvais format Mauvais format

captcha
Recopiez ci-dessous le texte apparaissant dans l'image
Mauvais format

Div qui contient le message d'alerte

Contacter la rédaction

Mauvais format Texte obligatoire

Nombre de caractères restant à saisir :

captcha
Recopiez ci-dessous le texte apparaissant dans l'image
Mauvais format