Tous les secteurs ont leur serpent de mer. Dans la profession, notre monstre du Loch Ness, c’est la grande fédération des métiers du tourisme. Au fil des ans, elle surgit, disparaît, reparaît, amuse, inquiète. Mais ces derniers mois, sous la pression de la conjoncture économique, du mouvement de concentration, des risques géopolitiques et des catastrophes naturelles, elle suscite de nouveaux espoirs. D’accord, on s’emballe un peu. D’ici à ce que l’on apprivoise la créature, l’eau se sera peut-être évaporée dans les lacs d’Écosse… Pourtant, voici quelques raisons de penser que la super fédé peut devenir réalité :
→ La crise du nuage a mis tout le monde d’accord. Inédite et brutale, elle a rassemblé les différents métiers (Fnam, Ceto, Snav…) pour sceller un accord sans précédent avec l’UFC-Que Choisir, et faire bloc face au développement du consumérisme.
→ Les pouvoirs publics privilégient le principe de l’interlocuteur unique et les synergies depuis la création d’Atout France.
→ L’élaboration de la loi Novelli a rassemblé les différents acteurs autour d’une même table et débouché sur un régime unique.
→ Les industriels s’organisent et poussent les institutions en place, notamment le Snav, à revoir leur copie ?: le syndicat ne s’oppose plus au rassemblement dans une « entité » supérieure (lire notre interview de Georges Colson p. 12).
Comme il n’est de meilleur moteur que la contrainte, l’animal mythique pourrait quitter les grands fonds et se laisser domestiquer. Par qui ? « Ce n’est pas le sujet », répondent en chœur les présidents des institutions existantes. Euh… un peu quand même ? Un rassembleur SVP !