Le Grand timonier de l’Internet a encore frappé ! Je veux parler du très sympathique (sans ironie aucune) Fabrice Dariot bien sûr. Dans sa bonté himalayenne, le Pdg de Bourse des Voyages a décidé de diffuser deux millions de bannières de Reporters sans Frontières (celles où les menottes remplacent les anneaux olympiques) pour manifester son soutien à la cause tibétaine. On pourrait suffoquer d’admiration. Pour ma part, je reste circonspect devant une telle initiative. Non pas quant au bien-fondé de la prise de position. Ce qui me gêne dans cette histoire, c’est l’indignation sélective. Que je sache, Bourse des Voyages vend quantité de séjours dans des pays qui sont à la démocratie ce que Roselyne Bachelot est à l’élégance vestimentaire. Que je sache, Fabrice Dariot n’en a jamais fait tout un fromage et encore moins un canard laqué. Que je sache encore, lorsque le Snav est allé faire son congrès en Chine, bien après la désignation du pays pour l’organisation des JO, je n’ai pas vu un seul petit doigt se lever. Autre chinoiserie de la semaine, plus brutale celle-ci : le courrier adressé par l’Alliance T. à ses producteurs référencés, un vrai petit livre rouge contre leurs pratiques en matière de surcharges carburants (lire page 10). Sur le fond, bien des points abordés dans ce courrier sont des plus légitimes. Le manque de transparence, l’absence de référentiel et les différences de surcharges d’un TO à l’autre sont inadmissibles. En revanche, le refus d’une application rétroactive de toute hausse de carburant pourrait se révéler abusif et surtout intenable pour les fournisseurs. Mais c’est dans la forme que ce courrier surprend davantage.
D’emblée, le ton comminatoire paraît vraiment disproportionné alors qu’aucune discussion n’a jamais été engagée sur le sujet. Pas de doute, on est bien en France : on tape d’abord, on parle ensuite. Dans ce genre d’affaires, il ne faut jamais oublier non plus les motivations qui peuvent conduire à une telle attitude. Dans les réseaux qui composent l’Alliance T., comme Selectour au premier chef, le politique est omniprésent. Au sein d’un réseau volontaire, il est toujours utile de resserrer les rangs derrière une cause éminemment consensuelle. Mais surtout, cette histoire révèle à quel point les distributeurs et leurs fournisseurs n’ont plus aucune confiance les uns envers les autres. Un tel litige aurait dû se résoudre autour d’une table. Ils n’en sont plus capables. Dire que dans les congrès, on nous abreuve continuellement de « partenaires par-ci, partenaires par-là ». Laissez-moi rire.